Il n'y a pas longtemps, je suis allé faire un petit saut à la nouvelle création de Thierry Costes. En voici un haché menu paru dans le Figaroscope…
Il y avait là l’Arbuci qui popopait depuis des décennies des plats repompés ici et là au gré des tendances. C’en était devenu amusant, si on voulait savoir ce qui se passait à Paris cinq ans auparavant, il suffisait de venir ici dans ce coude de la rue de Buci avant que celle-ci ne bascule dans l’élevage de piétons. Ces dernières années, l’Arbuci faisait donc du Costes avec les mêmes ingrédients. Ironie de l’histoire, c’est Thierry Costes qui a repris ce bel établissement. En quelque mois, il a donné de la perceuse et du staffage, voici l’adresse remodelée sous la houppette de India Mahdavi avec coins et recoins, salon VIP au premier étage, salle de cinéma privé au sous sol (ouverture octobre) et puis, bien entendu un café-brasserie de plain-pied avec la rue.
Le service. C’est devenu un vrai spectacle avec la scénographie de la hiérarchie. Récemment au Georges, au Centre Pompidou, nous avions eu un festival avec une réservation (pour 6 !) confirmée puis volatilisée à notre arrivée, un directeur au bord de l’explosion, des clients furieux partant sans payer et, bien entendu, les subalternes houspillés comme des chiens. Et ce en direct devant les clients. Ici, ce fut moins homérique avec cependant ce ballet tout de même impayable ; le travail paisible et bien arrimé des serveurs et serveuses jusqu’à l’arrivée des directeurs (style 20H20). Tout à coup, le ton monte et comme il y a plusieurs directeurs, chacun joue sur le variateur de lumière et le niveau de la musique. Cela fait de montagnes russes pendant un bon quart d’heure et pendant que l’un ébroue sa chevelure, une serveuse dans le stress renverse un seau alors que la figure de proue déposée à l’accueil reste fasciner par son profil (au demeurant admirable) dans le reflet des miroirs.
Les nourritures. La carte est bien faite mais les assiettes sont un peu en deçà de leur promesse : les spaghetti bolo minute mettent plus de 25 minutes à arriver, les frites étaient tièdes et la salade de homard un peu grossièrement préparé. Banana split drugstore presque à la hauteur mais drôlement délurée avec son océan de chantilly, son ombrelle asiatique et la bastonnade de calories.
La clientèle. Le quartier Buci est devenu un vaste goulet d’engorgement de piétons. On en fait des bouchons, des caillots, des chenilles, colonnes et autres figures à grappes. Parfois, ça n’avance plus. Alors on s’arrête dîner, déjeuner un peu n’importe où d’ouù le mélange assez cocasse mais pas loupé du café Germain. Il y a là quelques éclairés du quartier se planquant sur les arrières, les touristes en terrasses, les Vip se faufilant, des couples en torpeur, quelques extravagants cherchant un public où se mirer, des familles exténuées. Tout cela bouge pas mal avec un va-et-vient fort intéressant.
MAIS ENCORE…
Est ce cher ? pas franchement, c’est même une surprise : croque monsieur à 8 euros, volaille et frites 14 euros. Finalement en picorant, à trois, nous nous en sommes sortis à prix Buci : 117 euros.
Faut-il y aller ? Bah, bof…
Cafe Germain, 25, rue de Buci, 75006 Paris (01.43.26.02.93). Map Photos F Simon
papillon
25 juin 2009 at 10 h 32 minFrançois,
L’ouverture de ce nouveau Costes à StGermain décoré par Liaigre, c’est pour quand??
Paris
25 juin 2009 at 10 h 51 minSavez-vous que le Germain est « sponsorisé » par JF Piège, qui, sans le dire, envoie ses chefs en cuisine. Cela n’est mentionné nul part, mais en comparant avec le Thoumieux, il y a de grandes ressemblances : corbeille de pain papier, nom à la carte « fashion »…
Bloch
25 juin 2009 at 16 h 25 minmoi j’aime bien le parasol chinois sur le dessert : ça me rappelle mon enfance ! C’est ringue au possible mais tellement réjouissant !
Les pâtes « minute » : qu’elles mettent 25 minutes à arriver estplutôt un bon signe pour moi : c’est l’indice qu’elle sont sans doute vraiment « minute » et non sorties d’une marmite dans laquelle elles ont mariné depuis la veille…
Sinon rien à voir mais je constate un nombre incalculable de fautes d’accords de participe depuis quelques posts ??
Edouard Perarnaud
25 juin 2009 at 18 h 20 minCela s’appelle Boyz in the Food.
C’est un collectif de jeunes types qui plongent dans la marmite d’un resto tous les 15 jours. Ils sont tout sauf restaurateurs mais ils ont un vrai amour de la cuisine.
Dans l’assiette, c’est créatif, décalé, toujours soigné.
Faut-il y aller ? oui, sauf si l’on ne prend la cuisine que très au sérieux.
Est-ce cher ? 23 Euros entrée-plat-dessert, je crois que l’on peut dire non.
C’est le 27/07 au 46, rue Trousseau Paris 11.
François Simon dans un vrai-faux resto ?
Pour une vraie-fausse critique peut-être…
Edouard Perarnaud
25 juin 2009 at 18 h 33 minBoyz in the Food, c’est le 27/06 et non 07…
Mea Culpa.
taratacook
28 juin 2009 at 13 h 40 minjean francois piege ne sponsorise pas mais fait du consulting (prend plain de pognon) comme maintenant tout les grands chef.