Gentiment discret, le Clocher Péreire, planque du 17eme…

Le Figaroscope a eu la bonne idée, il y a peu, de faire un dossier sur les restaurants "discrets"… Bonne idée qui m'a permis de découvrir le Clocher Pereire... 

  Le Clocher Pereire

La famille des restaurants discrets est sans doute l’une des préférées du Figaroscope ; sans doute parce que nous nous ressemblons. S’il est vrai que la nouveauté nous galvanise dans ses assauts, ses frondes, les restaurants de deuxième rideau sont notre discrète volupté. Ils oeuvrent sans parader, sans claquer des doigts et parler fort. Ils bossent avec amour, ferveur. Ils savent faire, mais n’ont pas le savoir faire pour faire savoir.

Là où d’autres pulsent et même trouvent une surmultiplication par la percussion du marketing, la force d’une <marque> ; eux bricolent, avancent lentement quitte à perdre des années. Mais ils sont là, vaillants, parfois cabossés, râlant un peu. Mais fiers, debouts. Il y avait de cela l’autre soir de cela au Clocher Pereire : l’un des associés bougonnait contre une livraison et faisait part de ses états d’âme à son compère de la cuisine. J’étais en salle et comme d’hab, on m’oubliait. Pas grave, c’est la félicité des discrets de récupérer ce genre de scène.

Velouté de châtaignes parfumé à la cardamome, mousse de lait infusée à l’essence de truffe. Parfait lorsque dehors les pierres fendent sous le froid, antigel moelleux et frappant direct au cœur. C’est nickel, à part peut être la présentation dans son verre profond façon café liégeois. Juste pour râler à notre tour.  L’émincé de saint jacques avec sa mousse d’huîtres parfumée au curry curcuma jouait joliment dans son coin avec fraîcheur et concision. Entrée construite et dans son propos.

Bar sauvage et jus de coquillages et d’artichauts. Bien travaillé sans grande ostentation mais avec douceur et justesse.

Dessert. Ananas mariné au miel sorbet litchi et  crème légère au citron vert. Pour terminer avec plaisir, une composition bien équilibrée comme pour votre redéposer sur terre avec moelleux.
MAIS ENCORE…

Le service. Opérationnel.

La clientèle. De quartier. Des ravis ayant trouvé chaussons à leurs pieds avec toujours des scènes à croquer : ce soir-là, une donzelle puissamment remontée contre son fiancée, penaud et voûté. Une vraie chaudière sortant de temps en temps fumer une clope. J’ai failli me lever et conseiller la cavale à l’accablé.

Faut-il y aller : oui !

Est ce cher ? 32 euros le soir, 30 au déjeuner, vous plaisantez, c’est une affaire.

Le Clocher Pereire, 42, boulevard Pereire, 75017 Paris (01..44.400.415). Fermé samedi et dimanche. Métro Pereire.

Plus d'infos MAP

 

  • Joufpoi
    21 février 2011 at 9 h 10 min

    Je confirme, c’est très bon, et le rapport qualité/prix est imbattable.
    Le soir, le décors manque un peu de gaité mais l’essentiel est dans l’assiette.
    Avec Hier & Aujourd’hui rue de Saussure, et La Fourchette du Printemps sur le trottoir d’en face, ils forment un trio de discrets efficaces.

  • Agnès AUBERT
    21 février 2011 at 12 h 09 min

    En effet, très bonne idée du Figaroscope et bel article de votre part ; « … Ils bossent avec amour, ferveur. Ils savent faire, mais n’ont pas le savoir faire pour faire savoir… » C’est là que l’on mesure toute votre signifiance parce que vous savez faire savoir le savoir faire de ces « discrets »…

  • Ralph
    21 février 2011 at 18 h 58 min

    J’ai adore votre blog et surtout ce que vous avais mis sur Beyrouth. Pourriez vous me rajouter a la liste de vos blog: http://www.cookingwithralph.com
    et je ferais de meme,
    a bientot.
    Ralph

  • Antoine D.
    23 février 2011 at 22 h 17 min

    Tant pis, cela n’a pas grand chose à voir !…
    Mais enfin, ce soir n’ayant pu trouvé de place au  » Clocher Pereire  » que je connais et que, comme vous, je trouve excellent, je me suis rabattu sur l’une de vos adresses recommandées dans le quartier : à savoir « Le Nem » , rue Rennequin.
    Mauvaise pioche !
    Dieu sait pourtant que d’ordinaire je partage avec enthousiasme vos goûts et vos dégoûts… mais là franchement !
    Sans doute les charmes de la fille de la patronne (hélas absente ce soir là) vous ont-ils égaré. C’est votre seule excuse.
    Car, c’est on ne peut plus quelconque, propre certes, mais sans saveur, d’une banalité absolue… et au total fort cher pour ce quec’est. Vos commentaires favorables ont du les pousser à la hausse.
    Faut-il y aller ? Sûrement pas !
    Faut-il vous en faire reproche ? Certainement