Faut-il inviter un robot dans sa cuisine ?
Pas évident! C'était une question qui me taraudait. Du coup, avec l'équipe du Figaro (Colette Monsa et Alexandra Michot) , nous sommes allés à l'école d'Alain Cirelli histoire d'y voir plus clair…
Pour les amateurs de cuisine, la question est d'ordre métaphysique. La tentation du robot est l'une des étapes fondatrices de la vie de gâte-sauce… C'est une question d'adulte mais elle correspond souvent à celle d'un enfant devant un magasin de jouets. Lorsque l'on a mis le doigt un beau jour dans une casserole, l'engrenage est implacable : livres de cuisine, tablier armorié, couteaux japonais, spatules souples, bol Inox, robot plongeur… Vous connaissez la chanson, elle possède un nombre interminable de couplets.
Arrive inévitablement le grand jour de la présentation au robot. Cela se passe toujours de façon inattendue, au détour d'un shopping, d'une allée de grande surface. Il vous a fait les yeux doux avec son Inox satiné, sa carrure de Mr Propre, ses hélices en acier. Et depuis, il vous hante. Faut-il vraiment en acheter un ? Si oui, quel genre d'engin faut-il se procurer ? Ces questions, vous nous les posez régulièrement. Alors, nous avons réuni quatre grosses bestioles que nous avons fait ronronner dans le laboratoire de l'école de cuisine d'Alain Cirelli, à Paris (www.evenements-culinaires.fr).
La morale de l'histoire : IL FAUT absolument que vous passiez une heure avec un robot. Vous verrez alors plus clair en vous. Il est vrai qu'avec un robot, on peut tout faire : un boeuf miroton, une crème chantilly, son pain et des pâtes. Mais vous constaterez très vite que la cuisine est affaire de gestes intimes et familiers (émincer des oignons, laisser venir une sauce, braiser une viande, la retourner…). Et non de vie par procuration. Certes, le ventre en Inox du robot avale-tout, mais à sa façon : robotique et sans guère de poésie. On a l'impression parfois d'être sa bonne (on fait les courses, on prépare, on nettoie) et de se priver du plaisir de cuisiner. En fait, on peut fort bien se faire plaisir en se procurant ces belles machines de guerre (et les entreposer dans un placard : le syndrome « machine à pain »). Mais les professionnels vous diront tout le bien qu'ils pensent de trois bons couteaux, un robot plongeur et un blender. Maintenant, à vous de localiser votre plaisir. Mon préféré serait finalement cette machine de guerre produite par Kenwood.
François
21 avril 2010 at 23 h 39 minOh que oui un robot, c’est bien. Ca ne fait pas tout, ça ne remplace jamais les cinq sens en action et l’expérience acquise, mais ça rend parfois de fiers services,surtout quand il chauffe comme le cooking chef.
Laisser le risotto se préparer tout seul pendant que la volaille cuit tranquillement à vapeur dans un panier bambou et que l’on profite de ses invités plutôt que d’être au fourneau à tourner son riz ? C’est possible…
Laisser la crème anglaise se faire toute seule sans risquer qu’elle cuise pendant qu’on émince ses légumes ? C’est possible…
Évidemment il coûte un bras… Mais pas plus que bien des ordinateurs, et il sera probablement toujours dans la cuisine quand l’ordinateur aura été remplacé trois fois…
L’investissement vaut le coup.