Club sandwich: Westin à côté de la plaque

Il n'y pas longtemps au Figaroscope, nous avons fait le test des club sandwiches. J'ai hérité du Westin, rue de Castiglione. Voici le texte rendu au Figaroscope… J'essaie de vous donner très vote les meilleurs classés !

Ce ne doit pas être simple de gérer la gastronomie d’un grand hôtel. Des milliers de repas (banquets, room service, bar, restaurants…) avec une clientèle imprévisible qui se déclenche dans la demi-seconde! Au même moment, on se doit de donner l’excellence, le meilleur d’un jus d’orange, celui là même que l’on trompette dans les discours et les dossiers de presse. Hélas, bien souvent , on se contente de <jouer> l’excellence  lorsqu’on ne triche pas sur les recettes mêmes. Le jus d’orange en est l’exemple le plus flagrant, il est bien souvent pressé aux aurores et rarement à la minute. Les risottos sont précuits comme les volailles, voilà pourquoi, il y a souvent dans ces établissements de rêve ces petits détails masqués qui rendent notre bonheur trouble. Par chance, l’illusion joue, c’est le mal (et le remède) du siècle : le sens expire, l’expression prime.

 A propos, que vaut dans cet ordre d’idée, le club sandwich du Westin (ex-Intercon), de la rue de Castiglione ? Nous y sommes allés un joli soir de mai…

Présentation. Pas à dire, il y a un vrai travail, et surtout on s’est creusé la tête : avec le club au king crabe, les sucrines sont servies à la verticale dans un verre à whisky (c’est bien, on peut les saisir avec les doigts), le dispositif est plaisant avec sa rythmique géométrique, les tacos apportent le croquant et l’on se sent de belle humeur lorsqu’on attaque l’ensemble.

En bouche. C’est là où le rideau tombe ainsi que les masques. Ce sandwich a dû être préparé, il y a des plombes, le pain toasté est froid, l’ensemble s’est auto imbibé. Il est mort. Pas de vie sous la dalle funéraire, le king crabe tape le carton avec le guacamole tout en tenant la jambe d’une brunoise de légumes. C’est compact, basculant vers le fond. C’est désolant et même avec l’indulgence volontariste qui nous caractérise, c’est très lointainement bon. Les sucrines ont du vague à l’âme, elles commencent à sécher. Même impression avec le club au canard. L’intitulé est galvanisant avec sa mousseline d’orange et les endives ; les pommes pont neuf annoncées sont finalement des frites (dommage) et l’ensemble cahote sans ressort car là aussi, ce sandwich a quelques heures de vol dans le boulier. Déduction navrante: il faudrait venir le matin dès 10 heures.

Desserts. Au moins, la présence des sauces industrielles en flacon de plastique sur le chariot de  desserts  ont au moins la franchise de leur provenance (tout de même, c’est un peu gratiné) et annonce un gentil Trafalgar du même tonneau que le tir précédent : saint-honoré épuisé avec la chantilly en train de tourner au plâtre, caramel durci de partout, pat à chou se dissociant. Comme si ce gâteau n’existait pas, il était en train de disparaître, glissant à l’état de fantôme. A tel point, que ces apparitions livides ne figurent même pas sur la note. Nous n’avons même pas eu le courage de le mentionner (la tromperie engendre de troubles sentiments), tant la douloureuse avait déjà un sérieux embonpoint.

 

MAIS ENCORE…

Le service. Ca va.

Est ce cher ? Déjà que ce n’est pas donné (25 euros et 26 euros, le club sandwich), mais lorsque ce n’est pas bon, cela devient très très très cher.
Faut il y aller ? A votre avis ? Non !

The Westin, 3 ; rue de Castiglione, 75001 Paris (01.44.77.11.11). Ouvert tous les jours de 19h à 1h du matin.