Ciasa Mia, la ferveur glam d’un fougueux…

 Ciasa 

C’est toujours désarmant de tomber sur des tables à contre courant, planquée dans une rue introuvable. On se dit alors qu’il faut un sacré courage pour monter au front avec sa fleur au fusil, sa candeur, son insouciance. Voilà une cuisine pondue par un ancien chef du Mori Venice bar. On sent ici un chef libéré d’une tutelle qu’il devait juger un peu trop lourde. Vous imaginez ce genre de cuisinier qui se carapate en faisant des sauts de cabri, des youpeee, des wizzzz ! C’est un peu cela la cuisine de Samuel. Une sorte de libération, de l’effusion, un grand ouf de fou. A l’heure actuelle, il est dans ce cri primal un peu ceintré avec plein d’intentions, de bouillonnements sincères. C’est une table libre, un peu encombrée de citations classiques et d’effets de manche, mais sincèrement, on préfère mille fois cela aux chefs assujettis dans le yuzu et la docilité médiatique.

Fleurs de courgettes avec tourteau, sauce au gingembre et ses chips. Large assiette circulaire avec ses méandres, ses îlots de sauce légère. C’est fi, précieux, ébouriffé mais centré dans ses saveurs.

 
 Ciasa (2)

Filet de bar Rossini à la meunière,   pâte feuilletée, épinards sautés, tortelle de pommes de terre et sauce au bacon fumé. Là encore, l’assiette joue à fond, appuie sur les touches, veut transpercer l’indifférence, faire des loopings. Et sincèrement, cela fonctionne même si entre nous, l’assiette en fait un peu trop ; ce qui du reste fait son originalité. C’est du néo baroque.

Desserts. Nous avions commandé ce dessert < à la table> sans deviner ce qui allait suivre. On déposa sur la table un vaste carré argenté. Le chef arriva avec son artillerie au chocolat : crème, macaron, gaufre, tuile, mousse, spumante…Le tout servi façon arty, avec des cercles de sauces, des myrtilles, des groseilles, des fraises…Un vaste panorama plutôt kitch et drôle du genre. Du jamais vu !

 
 

MAIS ENCORE…Le service. Tenue avec grâce et gentillesse Francesca dont l’enthousiasme porte ce repas dans un registre désarmant..La clientèle. Des voisins, quelques flics gastronomiques et du passage.

Et alors ? table curieuse mais convaincante par sa propre conviction. Nourritures un brin alambiquées à l’instar des musiques jouées, un rock italien années 70 avec solo de guitares mordorées, style glam et platform boots. Pour les amateurs de ce genre de cuisine. Pas mauvais en tout cas.

Est ce cher ? Menus à partir de 37 €, et carte dans les 40€. Vu le travail de dingo du chef, c’est bon marché.

Faut-il y aller ? Cela vaut le détour et le coup d’œil !

Ciasa Mia, 19, rue Laplace, 75005 Paris (01.43.29.19.77) MAP

  • Walter
    16 septembre 2010 at 13 h 28 min

    Le dessert « à la table », pas mal mais déjà vu chez Sang Hoon Degeimbre à l’Air du Temps et chez Grant Achatz/Alinea…

  • aliante
    16 septembre 2010 at 21 h 50 min

    Samuel et Francesca, bellissimi…

  • Claire
    20 septembre 2010 at 18 h 10 min

    Et bien moi je ne connaissais pas ce dessert à la table et je trouve ça réjouissant …

  • Claire
    20 septembre 2010 at 18 h 11 min

    Enfin ce que je voulais dire, c’est que je trouve cela réjouissant d’assister au dressage – vu le résultat cela doit être un petit spectacle ….