Le Figaro m'a demandé d'écrire un petit texte concernant cette tragique histoire, voici le lien:
Ce que nous rapporte l’Express me semble le plus loyal récit de ce tragique événement. On a beaucoup écrit, alimenté des légendes, brodé une fausse histoire faite de <rumeurs> et d’<assassins> dont j’ai été la cible privilégiée. Et pour cause, la profession qui se retrouva soudainement soudée lors de sa disparition, posant pour les magazines, alors qu’elle avait coutume de se moquer de Bernard Loiseau, se garda bien d’attaquer le guide Michelin, alors que les faits rapportés témoignent d’une brave banalité. Elle est même toute à l’honneur du guide Rouge puisque pour une fois, plutôt que de mettre soudainement les intéressés face à la violence de leur rétrogradation, les chefs furent cette fois ci <prévenus>, voire <avertis> discrètement. Aussi, lorsque Bernard Loiseau se suicida, les chefs préférèrent une cible plus accessible, le Michelin se gardant bien de réagir à la tournure des événements, jouant sur les mots et faisant profil bas.
Au-delà des responsabilités externes à sa décision (le suicide étant une décision intime), Bernard Loiseau fut la victime de la notoriété. À cette époque, avec son ami, le grand Jacques Maximin, il lui arrivait de remonter les Champs Elysées. Bernard lançait le concours : qui serait le plus reconnu ? L’époque est ainsi, elle comble outrageusement les heureux élus puis s’en va subitement sans laisser de mode d’emploi. Bernard Loiseau avait cette magnifique candeur des illuminés de la gloire. Elle s’en est allée, se détournant de lui. Lui se retourna alors. Nous laissant avec cette fable moderne que la téléréalité ne devrait pas hélas guérir. La célébrité est devenue aussi volage que tyrannique.
oneup
23 janvier 2013 at 12 h 02 minPetit problème sur les liens proposés me semble-t-il.
nina
24 janvier 2013 at 10 h 03 minMémoire sélective et un peu courte Mr Simon !
keneth
24 janvier 2013 at 10 h 09 minl’empressement d’un scoop apporte parfois des dérives aux térribles conséquences, l’information à tous prix, le premier à le publier, l’audience, l’égo , beaucoup devraient y réfléchir avant de se lancer , la parole comme les écrits peuvent être meurtrier , à méditer …
a.o.
24 janvier 2013 at 13 h 18 minDans cette histoire tragique il me semble que les résponsabilités sont multiples.
Celle des critiques gastronomiques dont vous faites partie Monsieur Simon n’est pas à ignorer et encore moins à oublier.
Si excès il y a eu, alors ils ont été des deux côtés.