Benoit, c’est carabiné…

Pour le Figaroscope, petite promenade dans une adresse bien en vue…

  Benoit DSCN1945

Rien de tel qu’une bonne institution le dimanche soir venu. On a l’impression de bénéficier d’un bouclier étanche aux lundis, de profiter de la marge, d’être des clandestins alors que déjà le lendemain tambourine dans les têtes. Benoît qui plus est, constitue le brevet supérieur : une longue lignée de  solides restaurateurs (à présent, le groupe Alain Ducasse), de moustaches et de terrines. Sa réputation a toujours été constante : cher, pas mauvais, parfois bon. Disons qu’aujourd’hui, à l’orée de son centenaire, elle semble correspondre aux deux premiers. Pourtant, en cuisine, le chef parle fort, pousse quelques soufflantes. La salle est impressionnée. On se regarde et on se dit, non sans raison, que de ces forges de Vulcain, vont sortir des bombinettes extirpées du courroux et de l’impatience…

La salle. Ce soir si particulier de la semaine est prévisible.  Le restaurant est à moitié pleine, même un peu moins. C ’est toujours agréable, on bénéficie d’espace, de coins et recoins ;  de ces vraies respirations propres aux confidences, à la conversation, au plaisir du restaurant. Qui plus est, nous bénéficions d’une table dans un angle, vraie planque ouatée. Stupeur, par un sadisme propre au métier, on vient nous placer un client silencieux juste contre nos coudes alors qu’une dizaine de tables étaient vacantes. So frenchie.

L’assiette. La carte se révèle assez courte et cossue. Elle couvre le répertoire avec force foie gras, truffe et préparations en sauce. Le filet de bœuf était satisfaisant, grassouillait élégamment avec un gratin de macaronis. Mais sans grand tremblement, à l’instar d’un Paris-Brest, goûteux mais fatigué.

Le service. Inégal avec un distrait qui présente la bouteille magnifique de la table voisine au lieu de notre modeste beaujolais ; beaucoup de responsables mais pas de vraie prise en main des tables à l’image de ce placement malhabile.

MAIS ENCORE…

La clientèle. Peut-être est-ce elle qui n’est plus à la hauteur. Pourtant à certaine table, quelques efforts de tenue mais pour le reste, voisins en pantoufles et tablées adressées par les concierges de palace. Cela ne constitue pas une ambiance.

Faut-il y aller ? Bof.

Est ce cher ? Les prix sont eux en pleine forme : 165€ pour un petit dîner et une petite bouteille de vin, c’est carabiné.

Benoît, 20, rue Saint Martin, 75004. Tel. : 01 42 72 25 76. Ouvert tous les jours. Métro Hôtel de ville.

  • michel szer
    8 février 2012 at 9 h 51 min

    cela toujours été,mais du temps de michel Petit il n’y avait pas ce laisser allez.J’ai eu la chance d’avoir orson Wellesà une table plus loin et de le voir dévorer la salade de boeuf ce fut un très grand moment.J’espère que m. Petit a une retraite à sa hauteur,seigneuriale.

  • david
    15 février 2012 at 18 h 51 min

    Je vous trouve un peu gonflé sur ce coup,vous oubliez de dire qu’on y déjeune de mets si précis qu’on s’en souvient plusieurs semaines après pour 38 euros seulement.
    bravo pour vos mots si bien choisis et merci pour vos conseils si avisés