Arménie. La spontanéité d’une cuisine de fraïcheur

parlons aussi de l'écriture arménienne

img_95376. la spontanéité d’une cuisine de fraîcheur

Ce ne doit pas être tous les jours amusant d’être légumes en Arménie. Ils sont pris dans tous les sens. Roulés dans les feuilles de vigne (dolma), réduits en petits morceaux, hachés, confits, sautés, grillés. Ils constituent la base rustique d’une cuisine consistante et saine malgré les assauts caloriques de tablées endiablées. Y règnent une fraicheur, une spontanéité pastorale  avec des plats délicieux comme le khingali géorgien (mante), des raviolis fourrés de viande et les brochettes pour reprendre (décidément) cette hantise de percer et de fourrer. C’est avant tout une cuisine de mamma (les hommes et leur javelot narcissique sont par chance  encore en retrait). Les épices, les herbes (cumin, coriandre, paprika, thym, oignon…)viennent épauler une cuisine rieuse, métissant à tour de bras.

7. L’écriture , l’héroïque rébellion

img_9397Dieu sait s’il y avait péril en la demeure en 405, lorsque Mesrop Machtots créa l’alphabet arménien. La pays était pressé par les empires de l’Orient et l’Occident, Perse et Rome, au bord du naufrage. Il redonna à l’identité arménienne un ultime sursaut salutaire. Apparaissaient alors ces belles majuscules droites  (embellies par la suite par le calligraphe Rufin de Samosate) défendant la foi et la langue. Célébrée par l’institut des manuscrits anciens, elle illustre aussi le caractère arménien dans sa fierté et sa rondeur. L’institut héberge une soixantaine de chercheurs, dont un qui se consacre aux fioles les plus illuminées et l’élevage de cochenilles. Témoin les deux-trois gouttes qu’il vous dépose sur le poignet. Elles vous garantissant la joie de vivre. Attendre deux heures.

Matenadaran, Machtots 53. www.matenadaran.am