Ami Jean, mais cesse de me serrer ainsi dans tes bras !

  Paris, Ami jean, palombe

Petit tour, il n'y a pas longtemps, pour le Figaroscope chez l'Ami Jean

Il y a des restaurants comme ça qui vous prennent en tenailles. Il y a comme une urgence. Quelque chose d'impérieux. Ils vous prennent dans les bras et ne vous lâchent plus. Vous êtes à vingt centimètres du sol, vos pieds gigotent. Ils vous concassent comme un gros morceau de sucre. Vous secourent comme un noyé, appuient sur la poitrine comme des forcenés. C'est ainsi. C'est dans leur nature. L'Ami Jean, rue Malar, appartient à cette catégorie rentre dedans : son but vous étreindre certes, vous lessiver, déboiter, vous restituer sur le trottoir, chancelant et sonné. On m'avait dit : <Va faire un tour là bas, ils zont tout changés, il y a un menu dégustation obligatoire, c'est très cher ! >. Verdun, quoi. Dans ces cas là, bon chien, je prends ma laisse à mon cou et file tout droit là où l'index directorial se dirige. Réservation coton, mais ça va, c'est une des solides adresses du coin, regorgeant de décibels, de calories et de touristes.

  Paris, Ami jean, salle

Les décibels. Ca, là-dessus, on est servi. Il faut dire qu'avec des plats de bucheron, on ne parle pas en lettres anglaises avec le petit doigt en l'air, mais en gros caractères, en scogneugneu langue. La cuisine, faut dire, met le tempo. On entend les cuistots scandés les commandes, comme on le voit dans les films américains s'essayant à comprendre Paris. On s'étonne même que les casseroles ne beuglent pas <oui chef!>. Pas de chiqué pour autant, on est dans un film, les visiteurs étrangers rosissent de bonheur. Enfin, ils tiennent Paris par le poignet. Coude à coude donc, empilements, on se croirait dans un vieux relais de poste lorsque la calèche avait du retard, on se jetait sur les écuelles. Vous vous souvenez ?!(pas moi). Ou encore dans un car de régie de télévision, lors d'une arrivée du Tour de France, un soir d'élection.

L'assiette. Si vous n'avez jamais vu un lièvre à la royale vous passer dessus, c'est ici qu'il faut aller. On est loin des versions divinement chicos du Bascou, ici, c'est porte voix, bélier en rut, météorite de 17 tonnes. Attention, c'est une déferlante, un clash, un souk, un bourre pif dont on ressort rissolé. La température est haute, les aiguilles tapent sur le bord des cadrans. On est au bord du pétage de durite, de l'AVC, de la syncope pâtissière, du Te deum gastronomique. Palombe du même métal, cuisson éblouissante, générosité biblique. Dessert dont un riz au lait énoncé comme le meilleur de Paris (ben voyons), et plaisant.

Paris, ami jean, riz au lait
MAIS ENCORE…

Le service. Direct et viril. Secouant les indécis, embrigadant les tablées, non mais !

La clientèle. Solides gaillards sortant des vestiaires, splendides carnations, touristes joliment effrayés.

Est ce cher ? Oui, si vous allez dans les grands menus, le diner global ; mais si vous prenez un plat direct (un tantinet mal vu) et un dessert avec un vin agréable, vous ressortez vivant : 148,50€ à deux, c'est le prix.

Est ce bon ? La générosité, ce n'est pas forcément la quantité ; la force, la puissance. Bien et solide.

Faut il y aller ? Si vous sortez de prison ou revenez du désert, oui, c'est parfait.

Chez l'Ami Jean, 27, rue Malar, 75007 Paris (01.47.05.86.89). fermé dimanche et lundi. Métro : La tour Maubourg. PLUS D'INFOS MAP

 

 

  • Hipstagazine.com
    8 novembre 2011 at 9 h 56 min

    Un lièvre (à la royale)qui vous passe dessus…
    Une palombe (du même) métal…
    Ce n’est pas l’étreinte de l’ami Jean qui est à redouter, c’est son bestiaire culinaire !
    Pour preuve, les touristes sont effrayés… et ce relais de poste seulement autorisé aux Sahariens en transhumance et aux désincarcérés en conditionnelle…la
    L’on comprend mieux pourquoi cette clientèle de solides gaillards, aux splendides carnations…
    En bref, chez l’Ami jean, c’est du costaud, pour les costauds !

  • Arthur
    8 novembre 2011 at 12 h 40 min

    C’est surtout qu’il y a des fautes. La pire : « On entend les cuistots scandés les commandes. » Heu… « scand*er* », non ?
    Comment qu’y cause la France, le Simon ? Et puis il est fâché avec les guillemets. Et puis il y a d’autres fautes. Et puis ce restaurant et nettement trop cher (et il est à Paris), mais le principal, c’est qu’il reste des fautes, dans ce texte autrement assez bien tourné.

  • Arthur
    8 novembre 2011 at 12 h 41 min

    Oups ! « e*s*t nettement » Mille excuses hilares.

  • Patrick mathieu
    13 novembre 2011 at 9 h 43 min

    Francois simon est etonnant.
    Passer commande d’un lievre a la royale et s’etonner d’un plat roboratif est juste…injuste!
    Et pourquoi ne pas dire que chez l’ami Jean ,tous les soirs, les plats sont inventes,reinterpretes,renouveles?
    Pour ma part,9 ans d’ami jean,a raison de 4 a 6 fois par mois….et jamais le meme plat ….a part le riz au lait (qui a heurte le sens de l’humour …ou sens de l’humeur? De Francois)
    Et quand par ailleurs le meme francois est tente d’elire le baratin (excellent il est vrai) meilleur restaurant de Paris,il a l’audition selective et le sens de l’accueil aleatoire….
    Bref,un conseil:retourner chez lami jean pour deguster son huitre sur un saumon cuit cru, son veau de lait fondant sur son ris….et peut etre aurez vous une autre idee des sorties de prison et des traversees du desert…
    Courez chez l’ami jean….Francois simon en perd son orthographe…:)