« Viens voir les Comédiens ! »… Ah bon, ils sont où ?

Paris, Comédiens, décor

Dans la dernière édition du Figaroscope, le rédacteur en chef invité est Laurent Deutsch. Du coup, je suis allé faire un petit tour dans un de ses restaurants préférés…

On doit tous avoir des tanières comme celles-ci. On y est connu, il y aura toujours une table, on pourrait y aller en chaussons, à l’envers, à treize. Ce sont des restaurants amis, ils sont donc toujours disponibles et à l’écoute. Si l’on a cru comprendre, l’invité de la semaine (Laurent Deutsch, vous suivez ?) adore cette table. Aussi, c’est comme si l’on entrait dans sa grotte. On aurait aimé le retrouver allongé sur une peau de bête, en tenue de léopard, en train de ronger un gigot de zèbre. Mais ce soir, j’ai vérifié partout, jusqu’aux toilettes, il n’est pas là. Cela fait bizarre. On semble avoir loupé le début du film. On vérifie l’adresse.Non, c’est bien ici. Du reste, cela s’appelle les Comédiens, et donc, tout est raccord. Du coup, cette table semble être en petite tenue, il lui manque son diadème. Après tout, on serait bien sot de penser que Paul Mac Cartney dîne tous les soirs au Stresa et part ensuite dormir avec les Beatles au George V. Nous étions donc là sans notre canne blanche, notre phare, notre…Cessons les balivernes, trèfle de présenterie, après tout, nous sommes tous des stars. Enfin des petites miettes. Asseyons nous, après tout un restaurant n’est pas seulement un miroir, c’est aussi, comment dire… une table.

Les nourritures. Il y a là un chef. Un vrai, un enrobé dans ses linges blancs. Il est dans sa cuisine ouverte comme un pizzaïolo dans une fourgonnette, exhibé comme son auto-trophée. C’est toujours bon signe, un chef qui se montre. S’il n’avait rien à montrer, il se cacherait. Voilà donc des plats bien présents : la lotte de Roscoff a du chien avec son assaisonnement poivré et sa purée panais. Elle a de la faconde, n’est pas franchement extraordinaire dans sa cuisson (un peu longuette) mais on sent du nerf dans la composition, l’impression de ne pas laisser la recette embarquer le propos. Dans les autres assiettes :  le "véritable" haddock avait du corps à l’instar des gambas. Nous avons attendu des plombes pour le dessert qui arriva bien avec 45 minutes d’attente. Dans ces cas-là, on calme les impatients et l’on explique qu’une tarte aux pommes ne se fait pas en un claquement de doigt. Elle arriva fort jolie, mais détrempée dans sa pâte , et même dans les quartiers découpés avec une troublante régularité. J’avais l’air malin avec mes explications ; cela dit, l’affaire fut boulottée rapidement avec plaisir, car nous avions encore faim.

MAIS ENCORE…

LA clientèle. Eparse et bichonnée pour certaines tables par le patron, les inconnus avaient le droit à un regard jaugeur assez cocasse (on ne devait pas faire l’affaire) ; même regard du chef qui ne devait pas y retrouver ses "comédiens".

Le service. À part les deux caïds (Gilles et Charlie) traitant le beau linge, les serveurs furent impeccables, gentils et efficaces. Comme quoi.

Faut-il y aller ? Seulement avec Laurent Deutsch.

Est ce cher ? Bon, c’est pas donné surtout qu’on avait le droit à l’écran plasma géant, mais aucune star à part les deux lumières du restaurant.

Les Comédiens, 7, rue Blanche, 75009 Paris (01.40.82.95.95). Métro Trinité. Fermé samedi midi, dimanche et lundi soir. Plus d'infos MAP

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