Régulièrement, mes amis du Figaroscope, histoire de tourmenter ma vie qui n'est déjà pas si simple, m'envoie dans des missions tordues. A l'occasion de la fashion week, souper avec un mannequin chez Anahi… Doux jesus…
Elle arrive pile à l'heure. Je pensais être le premier, elle était juste dans mon dos. Trop proche pour que je puisse la gober en un seul regard. Elle a tout juste 19 ans, c'est un tableau de Raphael, il manque l'encadrement. A défaut, celui du restaurant qui sied à ce genre de beauté blonde : une pénombre savante, de la céramique, des émaux, des miroirs et dans la salle que des chevelures. Hommes, garçons, filles, femmes, tout le monde a du chien. On pense les avoir vus et l'on n' a pas tort, ils vivent sur le papier glacé, l'argentique et le numérique. Elle pourrait s'appeler Angélique, Beretta ou Kalachnikov, tant en un regard, elle vous découpe et vous met sur le flanc. Elle est belle et, par chance, on n'ose même pas la toucher. Elle doit être en verre, en silicium, en papier soie. Elle est donc face à vous, presque docile et à l'écoute. Dans son dos, il y a peut être une étiquette pour les conseils de lavage. Ce dos est couverte d’une robe Sando, chaussures plates Jonak, sur le visage crème hydratante, un léger trait d'eye liner, montre Hermes, bracelets de Thaïlande, sac Top shop à Londres, parfum Serge Lutens (Five o clock au gingembre). Elle répond amusée, et se retrouve tout à coup au dessus de son guacamole : elle <adore>. Tant mieux, tout comme les nourritures ? Sa passion : les figues sous toutes ses formes. En fait, elle est comme toute les autres filles. Elle aime le vin rouge, boire, danser, prendre des vacances. Travaille dur, se lève tôt, protège sa peau. Aller au restaurant, c'est un peu un moment réel, il y a le brouhaha caressant, le vin, les visages jolis, les regards habités. On voudrait rester toute la nuit, la suivre dès son éveil, être sa brosse à cheveux, la poignée de son appartement.
Ceviche. Heu…Où en étions nous, bon sang de bois ? Shampoing longueur et pointes, ricil, Ibiza. Halte là, jeune homme, retour au turbin : ceviche. Et bien, il a de la tenue, de l'abondance et les acides à la verticales, c'est parfait pour ce grand classique péruvien à réveiller une endormie.
Boudin noir. Surprise, Aude a tout de suite fondu sur cet intitulé pourtant guère sexy. C'est un peu la revanche de ces personnes touchées par la grâce, elle vous viderait une jatte de frites, ferait un sort à une cote de bœuf et une jatte d e mousse au chocolat. C''est ainsi. Le boudin était tout seul sur sa planchette mais par chance, nous avions garder un peu de guacamole avec nous, l'association fut parfaite avec un vin chilien.
Dessert. Bigre, elle réclame un dulce de leche et hélas, ne le mange pas avec les doigts mais la cuillère en inox ; parfois la vie n'est pas comme au cinéma.
MAIS ENCORE…
La clientèle. Superbe mixte de créatures, donzelles, mecs , loulous, muettes en cheveux, glabres avec sweet enV, un Iggy Pop caramélisé .
Le service. Très gentil, compréhensif et réactif.
Faut il y aller ? Oh oui, mais dument accompagné.
Est ce cher ? Dans ce genre de tourment vrillant, jamais on ne regarde l'addition. Celle ci n'abuse pas de l'hallucination générale : 79 euros.
Anahi, 49, rue Volta, 75003 Paris. Tél. : 01.48.87.88.24. métro Arts et Métiers.
Le Sombre Desperado
30 septembre 2011 at 10 h 41 minBon sang, mais tout cela est extrêmement inintéressant.
Ratatouille
30 septembre 2011 at 11 h 00 minAude ou Maud ?
La reprise des « Dessous de Table » c’est bien dimanche ?
picnique
30 septembre 2011 at 13 h 43 minUn joli moment plein de légèreté et de vie.
picnique
30 septembre 2011 at 14 h 09 minLe Mandarin Impérial? Nous nous y sommes perdus, égarés, aventurés… ennuyés. Un Lobby d’Aéroport en plein Paris, Du IKEA d’orée sur les murs , des serveurs déjà vieux, Des balafres pour sourires. Un bar froid (le marbre sans doute) comme une baleine échouée ou un mausolée Russe, un parfum d’ambiance plus proche d’une sanisette d’autoroute que des parfums d’orient. Une énigme, pour quel public, quelques « mastuvus » beaucoup trop vue, nous avons bu un peu et ris beaucoup…
fabul
30 septembre 2011 at 15 h 15 minPics (of her) or it didn’t happen!
John Gelder
30 septembre 2011 at 19 h 31 minLe Sombre Desperado semble ne pas aimer les filles.
calahan59
30 septembre 2011 at 21 h 33 minDepuis plusieurs posts M.Simon s’égare…
menken
1 octobre 2011 at 2 h 06 minça donne envie de se lancer. allez, demain j’essaie « dîner végétalien en tête à tête avec mon boucher ».
Mais noté pour la rue Volta!
S Lloyd
1 octobre 2011 at 3 h 13 minRafraichissante lecture. Ca fait different des refrains classiques et endormants qui pillulent ailleurs.
Darius
1 octobre 2011 at 12 h 31 minOui, il s’égare. Pour mon grand plaisir.
pops
1 octobre 2011 at 15 h 16 minBon on a compris que la fille c etait pas un boudin!
Martine Vatel-Toudire
2 octobre 2011 at 11 h 05 minPop shop ou Topshop ?
Nico
2 octobre 2011 at 14 h 30 minMouais… Dans le principe même, je trouve ça étrange qu’on propose à un critique gastronomique un repas en compagnie d’un top model censé illuminer le menu. Je suis curieux de savoir ce qu’en pense les féministes.
Pascal
2 octobre 2011 at 14 h 39 minAh, manger du boudin avec un mannequin. On peut imaginer qu’au menu, il y avait aussi de la morue, de la poule, de la biche, et asperge en entrée.
Quant aux mannequins, on dit souvent qu’il n’y a que les os, mais peut-être celle-ci était une crème ?