Encore un restaurant éphémère ? ! Je vous vois la main devant la bouche hésiter entre effroi de fourmi et bâillement. Rien de plus barbant que ces chefs qui apparaissent un soir, voltigent, écument er repartent la bouche en coeur. Le temps d'esbaudir les pâmés du genre, le chef est reparti dans sa vraie cuisine se coltiner avec le déjeuner, le diner. Je crois plus volontiers à cette cuisine qu'à ces météorites nonchalantes, travaillant un brin d'herbe dans la bouche. Lorsque l'on sait le nombre de semaines qu'il faut à un bon chef pour caler une table, dompter ses feux, trouver le produits, on ne peut que rester songeur devant ces mascarades médiatiques. Autant faire venir un grand chef de Rio et lui demander de faire le singe dans un palace parisien. Cela est pittoresque mais insignifiant. Et grosso modo, désobligeant pour le cuisinier. Aussi lorsque Arnaud Daguin s'est installé dans un restaurant éphémère dans le chantier de l’île Seguin, on a eu une pensée affectueuse pour lui.
Réservation fut faite sur le champ…
Le lieu. Il est détonnant dans cette friche industrielle avec ses conteneurs empilés, son petit chapeau transparent et se tubulures grimant hardiment au dessus de la toundra. Réalisé par Pier Schneider et François Wunschel et le Studio 1024, il consiste en une salle toute en longueur regardant sur Meudon (trop joli) et Boulogne (ressemblant à un panneau de promotion immobilière). Tout cela a du chien, de la fibre et même de la vibe, comme la nuit précédente où le dj Etienne de Crecy massa 400 Personnes jusqu’à' 4 heures du matin.
Les nourritures. Attention, ne vous attendez pas aux démonstrations connues au Café Pleyel, sous l'égide d'Hélène Samuel et Michael Ejzenbaum. Maintenant, c'est rudimentaire, très roots et servi seulement pour le déjeuner. Les bobos vont adorer cette expression pastorale, délivrée de tout, servie en quasiment en <tinette> de chantier avec , grandes tablées en acier et chaises scolaires. La touche Daguin opère alors : des légumes de ses producteurs du Sud Ouest, et pardessus ce tendre lit mijoté (navets, carottes confites, céleris, fenouils ) des produits rameutés selon le marché du jour : cabillaud, poulet, agneau. C'est plaisant, rustique, presqu'éphémère, allait on dire, mais ça va, ça passe. Mais inutile de traverser la ville, sauf si vous voulez désarçonner un cœur de laitue. Le restaurant devrait rester ici pendant trois années mais, pour tout dire, on voudrait plus de Daguin (vous l'avez toujours dans sa maison Hegia, au pays basque) et moins d'éphémère.
Mais encore…
Le service. Très gentil et disponible. Bien
La clientèle. Rustiques urbains déposant les armes, familles le week end brunchant dans l'organique, mateurs et bloggeurs.
Est ce bon ? C'est plaisant.
Est ce cher ? Pas trop, abordable 14 à 18 les plats du jour, 7 euros les desserts.
Faut il y aller ?
Les Grandes Tables de l’île Seguin, jardin de l'Ile Seguin, 92100 Boulogne (01.46.10.09.7972). Ouvert tous les jours pour le moment et seulement au déjeuner.
Richard
6 octobre 2011 at 9 h 37 minEn effet, franchement pas de quoi traverser la ville pour ce restaurant… Ma cantine du coin restera le Garde-Manger à Saint Cloud.
J. Wimbo
6 octobre 2011 at 14 h 28 minPar curiosité et pour ce prix, c’est à tenter même si Boulogne voit pondre de bonnes tables.
Sylvie
6 octobre 2011 at 14 h 55 minCela ne fait pas envie. Je ne dois pas être assez bobo
Francois
9 octobre 2011 at 21 h 21 minJ’irai tester.
M. Simon, je me permets de vous suggérer d’aller un jour assez tôt déjeuner au Kitchen Studio rue de Billancourt.
Un plat unique, un dessert, pas de choix, mais que des produits frais, et des légumes de JoeL Thiebault.
C’est beau, c’est bon, c’est frais, c’est cuisiné et non pré-frabriqué, et le plat est à 9,5€.
Ma définition du bon plan absolu, une vraie cantine abordable à tous.
Taline Mouradian
12 octobre 2011 at 10 h 43 minFranchement, franchement pas terrible. Je vous trouve très complaisant! Service archi-lent, exécution approximative des plats, rien de franchement séduisant dans l’assiette… Nous sommes 8 à être repartis déçus
Larose
12 octobre 2011 at 22 h 30 minFrançois qui avez recommandé le Kitchen studio, merci! découverte faite aujourd’hui et très belle vraiment. En phase totale avec votre appréciation.
Mais de fait je n’ose plus aller sur l’ile Seguin…
Philippe
14 octobre 2011 at 3 h 02 minPas terrible ce sinistre hôpital pour bobos!
Et puis Arnaud c’est le fils du père…
Je n’ai jamais été bluffé, à l’époque, par la « bouffe » de l’hôtel de France, et encore moins par la suffisance vulgaire du père.