La Laiterie ?! C’est Paris en tweed…

La laiterie

Dernier ordre de mission suggéré par le Figaroscope, faire un petit tour du côté de la Laiterie. Ca tombe bien, l'endroit est adorable…

   La laiterie 2

Alors que l'automne engourdit lentement Paris, il est amusant de suivre la chaude mutation des tables parisiennes. Fini les terrasses décolletées, les salades au dessus du genoux, des nourritures rouge à lèvres. Maintenant,nous aspirons à autre chose : du tweed, du duffle-coat coat, de l'édredon ; du feu de bois, du sous bois…Lorsqu'on se promène dans les rues à vitesse de bicyclette, les changements sont encore plus évidents : les terrasses sont rentrées, les silhouettes se faufilent dans la nuit les mains dans les poches. Il fait automne et Paris va se régaler. Dans un arrondissement, c'est encore plus probant. A vingt heures, c'est comme un couvre feu ; tout le monde à la maison ; quelques képis autour des ministères et les feux tricolore rythmant en vain la nuit et ses rues vides. Pourtant, ici et là, c'est allumé. Approchons nous. Sur l'auvent, il est inscrit, la laiterie. Pourtant, ni meules de gruyères, motte de beurre et régiment de yaourt. Un restaurant. Celui là ne doit pas culminer dans les guides, ni bouger un orteil à l'UNESCO, car ici, c'est juste une table aimable, une sorte d'auberge.

La Laiterie 3

L'assiette. Vous verrez, elle ne souhaite pas vous prendre par la manche et vous pointer son index sur le front. Non, ici pas de nourritures mentales, de plats cérébraux, la tête elle fonctionne dans les conversations, le sourire. Trois quatre entrées sur l'ardoise du jour, autant de plats et de desserts. Allons pour les carottes râpées rehaussées de haddock, et de graines de sésame. C'est parfait, onctueux, vif, ni trop, ni pas assez. Pas sot, le sésame pour jouer des marracas, le haddock pour la profondeur. Le reste du diner sera à l'avenant, une sorte de douceur gourmande mais sans aucun effet ; une cuisine bourgeoise mais amicale, plaisante mais constante; dans la continuité : escalope de veau aux champignons, puis fraises biscuit et mascarpone. On a l'impression que le repas a été dessiné d'un trait. Celui ci est simple, joli, presquélégant, sans façon, ni pose. On se dit alors que l'estomac doit resté tout songeur, adouci, acclimaté après ces plats de mansuétude. Parfois, on devrait penser à ce dernier et le ménager de la sorte.

La clientèle. Elle aussi constitue quasiment un plat avec de jolies tablées sophistiquées ; des têtes connues, des acteurs du coin, des dandies urbains (Vincent Darré, Frédéric Malle, Vincent Risterucci), des égéries (Arielle Domsballe, Camille Bidault Waddington) et tutti quanti. Une sorte de quant à soi tranquille et coulissant. Quelques tablais énigmatiques (deux Américains se concassant dans un hug spectaculaire), deux-trois solitaires au bar. Bien.
MAIS ENCORE…

La Laiterie 4

Est ce cher ? Des entrées à moins de dix euros, les plats du jour dans les 16 euros, des vins compréhensifs dans les prix et les saveurs. Ca va.

Est ce bon ? Oui

Faut il y aller ? Oui, mais please, ne traversez pas Paris pour autant.

LA Laiterie, 64, rue de Bellechasse, 75007 Paris (01.45.51.74.61). Fermé dimanche. PLUS d'INFOS MAP

 

 

  • Noha Baz
    21 octobre 2011 at 9 h 42 min

    excellent table de quarter avec de tres bons produits et d’excellents vins
    acceuil a ameliorer!