Il y a une quinzaine d’années, Paris basculait lentement vers une nouvelle ère, celle de la bistronomie et des restaurants spontanés. Cela se fit sur quelques saisons et depuis lors, le paysage parisien s’est renouvelé. Les adresses culte de l’époque traversent plutôt bien cette formidable embardée, à l’instar des Régalade, Camdeborde, Ourcine, chez Michel, Baratin… Et des tables comme Sale e Pepe ? Vous en souvenez vous ? Une adresse vive, colorée, drôle et pas mauvaise du tout entraînée par un patron débonnaire. L’une des révolutions de l’époque consistait, avant l’heure, à l’interdiction de fumer. Vous imaginez cette audace… Aujourd’hui, qu’en est-il de cette insolence ?
L’atmosphère. En ce samedi soir, beaucoup de petits couples en tête à tête rituels avec maquillage de sortie et pulls décontractés. À la table d’à côté, on évoque déjà les grandes vacances. <Pas question, dit le garçon en barbe, de retourner dans ma famille, quatre semaines, c’est trop.Même si c’est offert>. À la table suivante, un couple se fait la gueule. Ils en sont tout en cheveux.Crêpés tout deux de façon spectaculaire. Comme hérissés. On dirait un singe et une guenon. On a l’impression d’être ensemble, sur la même branche d’un arbre centenaire. Sur la grande table, on célèbre, un anniversaire. L’heureuse élue n’a vraiment pas de chance : on vient de lui offrir une grande sculpture chat avec une tête en inox. Celle-ci se relève, cela peut servir de soliflore. Merveilleux spectacle de voir celui des visages célébrant l’ouverture du paquet.
La pizza. Celle à la ruccola et jambon ne se présente pas mal. On connaît le rituel du genre : la pizza est un sport qui consiste à l’avaler avant qu’elle ne termine en carton-pâte. Au début, tout va bien même si les produits ne cohabitent pas de la meilleure façon (pecorino froid, ruccola maigre) car la pâte est bien bousculée dans la cuisson, le four est suffisamment poussé pour que celle-ci explose en alvéoles. Au bout de six minutes, le charme est rompu. On mange trop vite de façon acrobatique. Tiramisu pataud mais artisanal pour achever l’ensablement.
MAIS ENCORE…
Le service. Le serveur abat un travail considérable, met l’ambiance, place sa musique jazzy, avec sa gentillesse pendant que la patronne surveille la caisse.
Faut-il y aller ? En fait, l’adresse a été revendue, le patron est parti à Nantes, sous la même enseigne. Le capitaine n’est plus là (Vada a bordo, cazzo, a t on envie de reprendre) Il s’agit donc d’une brave pizzeria de quartier. Pas mauvaise mais interchangeable.
Est ce cher ? Ca va honnête, 35,50€ avec une demi-bouteille de vin et eau minérale.
Sale e Pepe, 30, rue Ramey, 75018 Paris. Tel. : 01 46 06 08 01.
Photos FS
Gould
2 mars 2012 at 9 h 58 minL’esprit Sale e Pepe n’existe plus depuis que son patron est parti il y a 2 ans! Il a une pizzeria à Nantes. Il avait ouvert un petit bar pas très loin mais qui n’a pas fait long feu…
Syl
2 mars 2012 at 10 h 04 minHabitant le quartier, j’ai pu constater la chute vertigineuse de ce lieu autrefois emballant. La nouvelle équipe veut faire des efforts, mais ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ses prédécesseurs, oh que non !
Un petit tour vous aurait permis de découvrir, un peu plus bas, la bien plus intéressante Pulcinella (rue Eugène Süe), sans conteste la meilleure pizza du quartier, animée, (trop) bruyante, mais d’un rapport qualité-prix inégalé en territoire « bobo ». Selon la rumeur, ils ouvrent prochainement un autre lieu, pour cause d’affluence récurrente. C’est là qu’il faut aller pour retrouver le goût et la texture de la vraie pizza romaine (fine). Sale e Pepe nouvelle manière, on ne m’y reprendra plus. Dans cet arrondissement, partagé entre bourgeoisie du carré Caulaincourt-Junot et brochettes « Goutte d’or », il y a des adresses qui méritent la visite du chroniqueur masqué : La table d’Eugène (rue Eugène Süe), « Oxalys » (rue Ferdinand Flocon) ou même le familial Illios (rue Ramey) : allez, vagabond, découvrez-les donc !
Gould
2 mars 2012 at 10 h 49 minOxalys, notre chroniqueur masqué risque de perdre son temps. Sincère, aimable et indolore.
Pulcinella, pâtes parfois indigestes, pizza correctes. Le restau Italien pour potes qui veulent s’exploser la panse. Leur épicerie d’en face fait un peu pitié.
Trivago
4 mars 2012 at 11 h 19 minUn petit restaurant qui me plairait bien, dommage que je n’habite pas à Paris…
Votre article m’a fait sourire, quelle ambiance le temps d’une soirée !
Je vous invite à écrire à mettre vos photos si savoureuses et appétissantes sur le site de voyageurs Trivago.
Et pourquoi pas y ajouter un article dessus !
A bientôt ! vaba membre de Trivago
emmanuelle
4 mars 2012 at 12 h 58 minoh la la my god, sale et pepe, ca me rajeunit pas. c’est vrai qu’à l’époque yen avait pas tant que ça des adresses comme ça et qu’aujourd’hui ça grouille. Ah l’assiette comme elle va.
Karine
4 mars 2012 at 21 h 41 minSi vous voulez tester une pizza de qualité avec de bons produits je vous conseille une nouvelle adresse au 48 rue du temple 75004 PARIS. Pizza servie à la part.