La nuit baigne la rue Vaneau, à Paris. Les lampadaires font leur ronde, une voiture se gare en clignotant, bientôt la rue sera toute rangée. Il y a ici et là quelques lumières encore en veille. Approchons nous de cette vitrine suréclairée. Un homme seul prépare le dîner. Il ne restera pas seul longtemps car ici vient d’ouvrir un tout nouveau restaurant. Il est tout petit. A peine une vingtaine de couverts au coude à coude et la cuisine ouverte, on pourrait même dire offerte. On cherche quelque peu inquiet si Aki est seul. Il est tout seul, comme l’on dit au restaurant lorsqu’on vous demande si vous êtes accompagné. Pendant toute la soirée, il le restera. Akihiro Horikoshi a une carte de visite qui va vous donner des frissons dans le dos : il a passé vingt ans auprès de Bernard Pacaud, à l’Ambroisie, à Paris. Autant dire qu’il y a comme vaste de lande silencieuse qui se déroule devant lui : celle du respect. Il passe de la plaque de cuisson, au seau à glaces, de la corbeille de pain à la sorbetière. D’une main, il aligne le poisson dans l’assiette, de l’autre, il s’apprête à rédiger l’addition. Impavide, affairé, concentré comme s’il traversait une rivière de pierre en pierre. Mais surtout touchant dans son dépouillé, sa quasi abstraction.
On voudrait presque se lever, l’aider (on aurait du), porter une ou deux assiettes, servir le chablis de la table voisine, demander si tout va bien. Mais Aki reste seul dans son monologue comme ces enfants qui se bouchent les oreilles tout en chantonnant des chants atypiques. Sa cuisine ne l’est pas. C’est une sorte de champ minéral tout simple, un filet de voix. Des légumes avec l’or blond de l’huile d’olive, deux langoustines parfaites avec deux petites pommes de tere, un saint pierre idéal et sa purée de pois, et un dessert bonhomme. C’est désarmant, délicieux, léger. On en reste comme l’assemblée sur le flan (non inscrit à la carte). Il y a peu de tables de la sorte, unique dans leur nature frêle et poétique, raison de plus pour l’aider, être là, pas trop en nombre mais constamment à ses côtés, lui tenir la main dans la nuit de la rue Vaneau.
La table d’Aki, 49, rue Vaneau, 75007 Paris. Tel. : 01 45 44 43 48.www.latabledaki.com. Fermé dimanche et lundi. Formules le soir à 38 ou 45 euros, le midi, plats autour de 18€ (filet de lieu jaune poêlé avec brunoise de céleri rave et câpres).</ (photos FS)
bastien
18 mars 2012 at 9 h 43 minBonjour,
Je viens de voir votre émission sur les radins chics sur direct 8. Je voulais juste vous expliquer que un radin qui paye 50 euros pour aller bouffer un pauvre brunch ba c’est pas un radin c’est juste un riche. Donc vous etes completement déconnecté de la réalité. Juste un pauvre type qui se la pete à longueur d’émission…
Gould
25 mars 2012 at 23 h 08 minMerci pour cette magnifique adresse. Soirée mémorable.
nallie
26 mars 2012 at 18 h 22 min@ Bastien
Personnellement, je trouve aussi que 50 € c’est cher payé pour un brunch, maintenant tout est relatif… La qualité ça se paye aussi. Donc parfois 50 € , ça peut aussi être une bonne affaire (je n’ai pas vu l’émission en question…).
M’enfin, bon. Le vrai sujet n’est pas là. Je ne suis pas toujours d’accord avec M. Simon, parfois même je trouve qu’il en fait un peu de trop dans sa propose à la limite de la masturbation intellectuelle, cela dit si j’en étais dérangée au même point que vous semblez l’être, je ne ferai que me contenter de ne plus le lire ni l’écouter.
Je ne vois pas l’intérêt d’insulter quelqu’un sous prétexte que l’on n’est pas d’accord, ou que l’on ne se retrouve pas dans sa façon d’exposer les choses…