Rien de pire que les changements de direction. On a beau dire, même si les nouveaux propriétaires souhaitent conserver l’âme d’un lieu, forcément, il y a des fuites d’air. Les mânes se vengent. Ils rôdent, renâclent, reculent. Ils sont chiffonnés, chantonnent dans le noir, ricanent d’une saucière qui tombe, d’un client qui ne revient pas. Je faisais partie de ceux-là, au restaurant chez Georges, rue du Mail. Pour l’avoir sans doute trop fréquenté, usé jusqu’à la corde lorsque, notamment, le journal était installé dans la même rue. Il fallait voir le midi les bonnes bobines du Quotidien vidanger des flacons émérites. Aujourd’hui, disons que cela a changé. Chez Georges donc. Repris en main par une équipe louable (le Bistrot de Paris, Chez René) et soucieux de ne pas trop chahuter grand-mère. Il le fallait car ici, c’est un monde d’habitués. Regardez Kinugawa, rue du Mont-Thabor, bousculé un peu trop sèchement, modernisé et maintenant tonitruant, lui qui était diaphane et sépia.

Autre chose ?
Le service a changé un petit peu, mais il y a là les petites dames qui nous enchantent avec leur tempérament, leur vivacité et cette truculence discrète qui ont fait la réputation de la maison.On reconnaît des visages derrière le bar ici et là. Un solide garçon que l’effort empourpre est bien à son affaire, c’est cela aussi un bon bistrot bourgeois
Clientèle de bourgeois apaisés et n’ayant rien à prouver (contrairement à d’autres arrondissements plus ramenards), étrangers ravis de retrouver l’adresse confite dans le souvenir, vieux habitués calmés, jeunes égéries en entraînement, couples épars;
Prix pas donnés mais c’est encore calmes. On peut y retourner, visite médicale effectuée
Chez Georges, 1, rue du Mail, IIe. Tél.: 01 42 60 07 11. Fermé le week-end. Comptez env. 50-60 €.
G.CONSTANTIN
30 novembre 2012 at 11 h 31 minPour y être allé il y a quelques années de cela, je dirais que la base était déjà bien solide. A refaire donc!
Feuilly
4 décembre 2012 at 23 h 47 minLes nouveaux propriétaires sont effectivement ceux du Bistrot de Paris. En revanche, pas de André – qui appartient au groupe Joulie -, mais de chez René, boulevard Saint-Germain. Ah quand on se brouille avec les prénoms… Sinon, pour y être allé récemment, le bistrot est resté dans son jus et je reste fidèle aux harengs Baltique avec le pot de crème fraîche épaisse et au pavé du mail.