Ce pays file comme un cheval fou. Parfois il piaffe d’impatience, se retourne pour mieux repartir. S’il laisse trainer son regard sur le passé, c’est pour mieux être désarmé. Un club de jazz des années 70 à Séoul fait figure de dinosaure. Que dire de cette magnifique pagode à Jeonju (hanok) , dans le sud ouest du pays ? Elle a été imaginée comme un maison de musique. Depuis quelques années, elle accueille des hôtes et distille un charme suranné. Le temps s’y est déposé. Et même enfermé comme dans certaines pièces qu’un cadenas protège du monde. A l’intérieur une pile de disques en bakélite des années 50, le visage de l’époque dans le chromo euphorique. Il suffirait presque de peu de basculer dans le temps. C’est un peu le secret paradoxal de la Corée du sud : s’être propulsé tellement dans l’avenir que le souvenir n’a presque plus de place. Cela nous permet de mieux lire dans ses pensées.
Maison d’hôtes, à partir de 60€. www.cafe.naver.com/hakindang
T. Tilash
11 mai 2015 at 10 h 54 minMerci pour ces articles… c’est vrai qu’à Seoul il est parfois difficile de voir outre l’hyper-modernité, et l’influence américaine omniprésente… Contrairement au Japon qui semble avoir trouvé un bel équilibre entre bizarreries post-néo-futiristes et wabi-sabi zen du passé, la Corée du Sud semble encore chercher un peu ses marques.
Et puisque tout semble porter à croire que je vais très prochainement y retourner, pourriez-vous m’indiquer le nom et/ou le lieu du club de jazz dont vous parlez ?
Amicalement,
T. Tilash
Gertrude
12 mai 2015 at 16 h 06 mintrès belles images de votre voyage , merci Monsieur Simon, pour le dépaysement
Pascal
25 mai 2015 at 14 h 12 minEffectivement, le pays semble se chercher, entre une Histoire dramatiquement encore présente, un avenir en train de se construire, entre des Etats-Unis envahissants, une Chine énorme et un Japon fascinant.
On ne peut pas non plus du jour au lendemain sortir de décennies de souffrances, d’autant que la partition du pays pèse encore.