Je ne sais pas pourquoi, mais le lundi il faut que je déglingue…

 Allez savoir pourquoi, mais ce jour de la semaine, vous avez envie d’envoyer tout balader.

Et je ne vois pas pourquoi, je m’en priverai,  pas vrai ?!

Aujourd’hui, le Timbre

Rassurez vous, il ne s’agit pas de déglinguer cette adresse adorable, grande comme une cabine téléphonique mais bon l’autre soir, je me suis demandé ce que je fabriquais à cette table. J’en avais un souvenir exquis. Il s’agissait d’un déjeuner et c’était un vrai régal de voir le chef anglais s’affairer en cuisine. Il y avait là une grâce, une fraicheur…

Aujourd’hui, ça a changé. Le chef s’occupe dorénavant du service et dans la cuisine donnant sur la salle, deux personnes le secondent. Lui se charge de tout, de prendre les commandes, servir, débarrasser, couper le pain, faire goûter le vin, rédiger les additions, expliquer le plat du jour.Au bout d’un moment, on a presque envie de l’aider tant sa débauche d’énergie est complexante. On s’excuse presque de changer d’avis, de réclamer du pain…D’autant qu’il y a ici un coude à coude toujours troublant. Lorsqu’on a rien à dire, c’est parfait. Mais j’ai toujours eu du mal à devoir parler de façon impersonnelle, sinon en aparté. A deux centimètres de nous, un couple broyait son quotidien et évoquait avec réalisme le lendemain: « Que reste t il dans le frigo? Des pommes de terre et une salade, on devrait pouvoir faire une salade, etc… ». L’oreille a elle aussi son obscénité.

La cuisine dont je gardais un souvenir ému est correcte, mais sans plus. Un peu seccos, un peu chiche (comme cette caille avec purée de pommes de terre), mais convenable. Beaucoup d’étrangers trouvent sans doute un vrai charme à cette adresse, mais personnellement, j’aurai du mal à y retourner…

Le Timbre, 3, rue Sainte Beuve, 75006 Paris. Tel.: 01 45 49 10 40. Comptez 50 euros par personne.