C’est parti pour une quinzaine de repas au Japon. Ce soir, Hiratmasu (Minami-Azabu; www.hiramatsu.co.jp/). Histoire de mieux comprendre ce restaurant, j’avais fait juste avant de partir le même repas, à Paris (rue de Longchamps, 75016) . A chaque fois, je me suis senti gêné par le malentendu cette cuisine qui à force de trop vouloir prouver s’embarque dans l’effet et l’illusion. Il y a ici comme une sorte de simulacre.C’est dommage car il y a ici une volonté très forte d’être le meilleur, ce qui n’est pas en cuisine le meilleur chemin. Mieux vaut être bon et moins fameux. L’entrée de jardin printanier avec asperges et jambon et calamar est jolie, savante mais en bouche, il n’y a pas de vrai propos. Le pigeon au vanille, épices et chocolat procède de la même complication. Le pigeon disparait totalement sous ce qui est sensé le mettre en valeur. Le plat est monté à l’envers. En fait, on s’aperçoit que la cuisine de ce restaurant est une cuisine de posture, qui prend la pause. Il manque cet humanisme, cette fibre touchante de la gastronomie.Ce restaurant joue au restaurant français avec beaucoup de talent, mais cela ne suffit pas d’imiter. Je pourrais être chanteur de rock and roll, ce n’est pas si compliqué. Mais il me manque la colère, la rébellion : et cela ne peut pas s’inventer, encore moins se copier. Les additions sont ici en tout cas très rock and roll (violente) les cafés aussi, on pourrait presser un jus de billets de 10 000 yens, ce serait plus simple et plus drôle.
PHOTO/F.SIMON
Tiuscha
29 avril 2007 at 7 h 15 minAlors, il se rattache à la nouvelle donne culinaire made in Adria… Dommage pour les saveurs !