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On imagine Christian Millau bullant benoîtement dans son appartement de Saint-Mandé, en train de regarder sa vitrine d’armes anciennes. Par pur plaisir, de temps en temps, il en nettoie une, histoire de retrouver les bonnes sensations de ses années de braise. Il inventa avec Henri Gault, la « nouvelle cuisine » (Les Dix Commandements de la nouvelle cuisine, 1973) et surtout, renouvela la galaxie gourmande. Les cuisiniers devinrent soudainement célèbres, prirent derechef le melon, s’achetèrent des automobiles rapides. Les assiettes et les additions subirent une violente secousse : les unes s’allégeant, les autres perdant la boule. Depuis lors, Christian Millau a pris du recul. Il a laissé un peu de côté son épingle à bigorneaux pour se lancer plus à fond dans l’écriture avec des succès non négligeables comme Les Fous du palais, et surtout,Au galop des hussards (grand prix de l’Académie française, prix Joseph Kessel).
Le Guide des restaurants fantômes, Christian Millau (éditions Plon)
Votre aristarque
8 octobre 2007 at 21 h 53 minAllons, donc, Christian Millau revient : on ne tire pas sur un monument en voie de sanctification. Même la nouvelle cuisine est entrée au musée et le Homard à la vanille ne fait plus frémir les séides de Pompidou ! On ose à peine imaginer ce qui pourrait se produire si Henri Gault lui-même reprenait du service… Chacun sait que la plume du duo, c’était lui. A moins que d’outre-tombe, par le passe-plat, il ne ravive les larmes de bonheur versées en dégustant le gâteau de foies blonds du regretté Alain Chapel !
Thierry Richard
9 octobre 2007 at 0 h 23 minUne idée, M. Simon, sur celui (ou ceux, on ne sait jamais, il faut parfois se mettre à plusieurs pour une tâche aussi ambitieuse) qui a inspiré à Christian Millau le personnage d’Emmanuel String, le « critique gastronomique le plus nul du monde » (ou presque) ???
Car il va bien falloir qu’un jour ou l’autre, à leur tour, ils se lèvent les nouveaux hussards de la critique… Et vite !