Roellinger rend ses trois étoiles

Aujourd’hui, en exclu comme on dit, dans le Figaro, vous allez lire une page consacrée à Olivier Roellinger. Il nous explique pourquoi il est allé rendre mercredi ses trois étoiles à Jean Luc Naret, le directeur du Michelin. C’est à la sortie de ce rendez vous que j’ai pu rencontrer Olivier Roellinger. Nous sommes allés prendre un sandwich à la gare Montparnasse. Et dans le courant d’air, j’ai tapé sur mon Macbook le cheminement de sa pensée. Grosso modo, il est fatigué. A 53 ans, il commence à tirer la langue et il n’a aucune envie de passer à la main à des seconds qui interpréteraient sa cuisine. C’est en phase avec la pensée d’un homme rigoureux, honnête. Il continuera à pianoter au Coquillage du manoir de Richeux, mais il ferme son restaurant trois étoiles, à Cancale, le 15 décembre.
J’ai été tres touché pour tout dire qu’il me raconte cette histoire. En même temps, j’ai l’impression qu’avec le journal nous avons fait équipe depuis une quinzaine d’années. J’ai toujours été touché par sa cuisine d’émotion et on s’est battu pour rappeler aux guides le rang qui lui revenait. De surcroit, c’est un homme qui parle juste, paisiblement. J’oubliais, c’est un Breton!R0011239
(photo F.Simon)

  • Marie-Claire
    8 novembre 2008 at 9 h 40 min

    oooooo
    Triste.

  • mauss
    8 novembre 2008 at 10 h 21 min

    On peut parfaitement comprendre ses motivations : fatigue, besoin de faire autre chose autrement, et tout le toutim des cinquantenaires qui regardent le temps devant eux alors qu’avant, ils ne regardaient que l’immédiat autour d’eux.
    Cette initiative pose quand même quelques questions.
    Si un chef se permet d’aller voir Naret et de lui dire, comme Vercingétorix devant César : je te rends tes étoiles, il y a de quoi secouer un tantinet l’avenue de Breteuil. Après tout, l’auguste Guide Rouge est a priori le seul qui peut se permettre d’octroyer et d’enlever, d’autant plus que dans le cas présent – comme Senderens en son temps – le chef va continuer à nourrir une clientèle fidèle qui, probablement, en dehors d’un décorum plus simple (?) connaîtra les mêmes extases culinaires.
    Qu’on le veuille ou non, cette reprise de l’initiative de dire oui ou non au Michelin est une nouveauté qui démontre à l’envie que ce Guide n’a plus le côté sacré qu’il a eu. Les anciens se souviennent du tumulte que cela avait suscité à l’époque, quand Vaudable avait demandé au Michelin de ne plus citer Maxim’s dans ses ouvrages : comment osait-on ?
    Ce qui me plaît là-dedans, c’est cette perte du côté sacré-sacré du Guide Rouge qui accumule un peu des retours de bâtons suite à sa politique luxueuse d’étoiles accordées aux palaces plutôt qu’aux maisons de belle cuisine où l’addition ne comprend pas un % élevé devant aller au banquier qui a financé des travaux somptueux pour ne pas dire somptuaires.
    Bref, Naret n’a plus la main. D’autres chefs commencent tout doucement à s’écarter des génuflexions habituelles au siège historique de la maison, se préparant tout doucement à ne plus accorder autant d’importance à ces médailles finalement trop coûteuses financièrement et humainement.

  • Véro
    8 novembre 2008 at 10 h 39 min

    J’ai un peu les boules, beaucoup même, moi qui économise depuis un certain temps pour me payer ce restau, c’est une page de l’histoire de la bretagne qui se tourne, sniff

  • ljud
    8 novembre 2008 at 11 h 53 min

    Quelle tristesse.
    Mon déjeuner du mois de septembre était une pure merveille.
    Un chef qui ne se la pète pas, un personnel nickel, tout dans l’assiette.
    Et surtout le St Pierre « retour des Indes » !

  • stephane
    8 novembre 2008 at 13 h 06 min

    Triste nouvelle que d’apprendre hier soir que Roellinger rendait ses 3 etoiles.
    Vous en avez profité pour lui dédicacer votre dernier livre :-p

  • Annie
    8 novembre 2008 at 14 h 30 min

    Arrêter au top, je trouve ça très classe.

  • margot
    8 novembre 2008 at 15 h 11 min

    Le 7 novembre, on passe la nuit a Osaka dans la solitude de son corps
    Le 8 novembre dejeuner à Montparnasse
    c’est trop fort !
    François Simon, existez-vous vraiment et si oui combien êtes-vous ?

  • rosemary
    8 novembre 2008 at 16 h 25 min

    Le homard au cacao ne peut pas disparaitre comme ça …
    Un livre de recettes est-il prévu ?
    J’aime beaucoup votre idée de sandwich à la gare, ça dédramatise (et pourtant).

  • Jacques Perrin
    8 novembre 2008 at 17 h 06 min

    Je ne sais pas si le pain baguette dédramatise. C’est un jour triste pour la grande gastronomie. Cela dit je comprends sa décision, courageuse… http://blog.cavesa.ch/index.php/2008/11/08/164341-olivier-roellinger-loin-des-etoiles-proche-du-coeur

  • Eliz
    8 novembre 2008 at 22 h 30 min

    Et bien quelle nouvelle!
    Elle témoignagne toutefois de l’humilité de ce grand chef, respectueux par excellence…

  • je peux pas le dire
    9 novembre 2008 at 8 h 51 min

    Merci Olivier, j’ai passer 4 ans au seins du Bricourt, j’ai été très surpris lorsque j’ai appris votre décision, j’ai eu l’honneur que vous me le dites dans votre bureau du 3ème étage. Une page se tourne, ainsi que le vent et nous partons pour une nouvelle aventure.
    Encore MERCI
    Un employé… du Bricourt

  • françoise
    9 novembre 2008 at 8 h 55 min

    Il a rendu ses étoiles…..bon ,mais n’y voyez que de la symbolique à la fermeture du restaurant , il rend ses étoiles comme son …tablier ! Pas nécéssaire de refaire le procès du « guide rouge » ici ! ça a déjà été fait .
    p-s:
    …je ne lis pas le guide rouge alors avis très désintéressé !

  • Cupcake
    9 novembre 2008 at 11 h 48 min

    Nous y sommes allés en septembre et Mr Roellinger a eu l’extrême gentillesse de nous faire un excellent repas végétarien gastronome.

  • Thierry Richard
    9 novembre 2008 at 17 h 54 min

    Je ne comprends pas ces torrents de larmes répandus à l’envie. Qu’y a-t-il de triste à voir un homme faire ce qu’il veut de sa vie ? Roellinger ferme une adresse, en garde d’autres, la belle affaire ! Laissons-le maître de son destin, essuyons ces larmes de crocodile et allons dîner.

  • eric G
    9 novembre 2008 at 22 h 44 min

    Il rentre dans la légende, mais ne disparait pas pour autant !
    je pense que les vagues du large chanterons encore longtemps les louanges de l’homme qui cuisine la bretagne en voyage.
    Là où il faut s’interroger c’est sur la place gastronomique de l’ouest ; en 2008 :
    c’est l’Hécatombe, Thorel, Mahé, Guérin, perdent une étoile, Duhoux à rennes, puis Janson à Kerbourg mettent la clé sous la porte, et maintenant c’est Roellinger !
    si les comptes sont bons, pour la voute étoilée de l’Ouest ça fait moins 8 …

  • onsenfout
    11 novembre 2008 at 6 h 56 min

    Fatigué ???? bon il a pas la tête d’un costaud c’est sûr mais c’est que tout simplement il en a mis assez de coté et rien d’autre.
    Au fait ce n’est que de la bouffe et personne ne sait qui sait en dehors d’un petit monde qui se rétrécit chaque jour un peu plus.
    Mésavi que FS est un malin qui nous montre son japon (où tout est dit dans le petit post sur le Yaki qui s’intègre dans la rue et la fierté de son patron) et de ces chefs que l’on a porté au pinacle.
    Bon comme pour les fouteux tout rentrera dans l’ordre ce n’est qu’une question de temps.
    Continuez à nous faire rêver avec le Japon

  • papillon
    11 novembre 2008 at 7 h 52 min

    Dans un monde de plus en plus mercantile, les « étoiles » du Michelin ne sont plus qu’une marchandise de plus et certains de ces « grands chefs » ne sont que des célébrités, des « marques déposées ».
    Elles n’ont plus rien à voir avec l’idée originelle d’André Michelin.
    Je ne vois aucune légitimité à attribuer celles-ci à des chefs qui ne sont plus derrière les fourneaux, trop occupés à silloner le monde pour « superviser » la carte de leur nombreux restaurants.

  • mauss
    13 novembre 2008 at 18 h 01 min

    Mine de rien, le scoop de FS a de belles retombées : cela fait l’objet d’un CDANSLAIR sur la 5 ce 13 novembre.
    Et lire aussi le papier de Ribaut dans le Monde.
    Naret a du teuf !

  • caolila
    17 novembre 2008 at 12 h 18 min

    Ce vendredi soir de novembre, à Cancale, après une belle journée entre la pointe du Groin et le cap Fréhel, nous nous sommes retrouvés, attablés dans la maison du docteur Roellinger ou le fils, ce soir-là, cuisina un repas qui restera dans nos mémoires… tout simplement magnifique, de précision, de gout et d’émotion ! tout le contraire du désastre Passard subit quelques semaines auparavant…
    Toutefois, dans la nuit, aidé par les effluves du Sancerre de François Cottat et le magistral Saumur blanc du Château Yvonne, j’ai fait un affreux cauchemar : Olivier Roellinger allait arrêter !
    Merci pour cette très belle soirée comme beaucoup de grands chefs ne savent plus offrir de nos jours malgré des additions bien plus sévères…

  • caolila
    17 novembre 2008 at 12 h 19 min

    Ce vendredi soir de novembre, à Cancale, après une belle journée entre la pointe du Groin et le cap Fréhel, nous nous sommes retrouvés, attablés dans la maison du docteur Roellinger ou le fils, ce soir-là, cuisina un repas qui restera dans nos mémoires… tout simplement magnifique, de précision, de gout et d’émotion ! tout le contraire du désastre Passard subit quelques semaines auparavant…
    Toutefois, dans la nuit, aidé par les effluves du Sancerre de François Cottat et le magistral Saumur blanc du Château Yvonne, j’ai fait un affreux cauchemar : Olivier Roellinger allait arrêter !
    Merci pour cette très belle soirée comme beaucoup de grands chefs ne savent plus offrir de nos jours malgré des additions bien plus sévères…

  • caolila
    17 novembre 2008 at 12 h 19 min

    Ce vendredi soir de novembre, à Cancale, après une belle journée entre la pointe du Groin et le cap Fréhel, nous nous sommes retrouvés, attablés dans la maison du docteur Roellinger ou le fils, ce soir-là, cuisina un repas qui restera dans nos mémoires… tout simplement magnifique, de précision, de gout et d’émotion ! tout le contraire du désastre Passard subit quelques semaines auparavant…
    Toutefois, dans la nuit, aidé par les effluves du Sancerre de François Cottat et le magistral Saumur blanc du Château Yvonne, j’ai fait un affreux cauchemar : Olivier Roellinger allait arrêter !
    Merci pour cette très belle soirée comme beaucoup de grands chefs ne savent plus offrir de nos jours malgré des additions bien plus sévères…

  • Tit'
    21 janvier 2009 at 23 h 47 min

    J’avais également relayé l’info en novembre dernier. J’ai toujours été admiratif du travail de Roellinger, sans jamais avoir eu l’occaz’ d’aller bouloter un morceau au comptoir de son ***, malheureusement. Ce coup-ci, c’est certain, dès que l’opportunité se présente, je file à Cancale sur son Coquillage ! En attendant, je me contente de son dernier bouquin. Quel homme passionnant !
    Rien à voir, ou pas loin, je suis allé dîner chez Bourdas à Honfleur le 1er janvier et… WHOUAOUH ! Tip-top cette petit place ! J’ai cru lire que vous appréciez également…