Mais pourquoi les hommes regardent les femmes ?


FEMMES
 
Hummm… brave question un peu tordue dans laquelle je me suis aventuré pour un édito du Figaro Madame...Ce genre de papier lorsqu'on s'y embarque, c'est sans retour…

 Sans doute parce qu’il leur manque une image. Qui l’aura
déposée un beau jour sur leur rétine ? Comment ce sera-t-elle glissée dans
ce brave ciboulot ? Qui saura vraiment ? Quoique. Il ne devrait pas
être trop difficile de tirer sur ce fil, remonter l’écheveau, le maillage. Un
magazine oublié sur la table du salon de son enfance.  Cette robette beige, ce petit pardessus bien sec, cette robe
à mi mollet ou bien ce skinny tomate. Cette image vogue dans leur crâne de
poussin. Voilà pourquoi lorsqu’ils sont à une terrasse, ils sont comme un
pic-vert dès qu’une silhouette se profile à l’horizon.

Aller leurs demander ne
servira à rien. Pas de mot dans ces cas-là, des gribouillis, du vermicelle, de
l’eau. Du vent. L’homme est un courant d’air cherchant une feuille pour s’y
lover, une bouche pour se laisser aspirer ; une thébaïde pour y murmurer
ce qu’il sait confusément. Voilà pourquoi, il a l’air si égaré dans ce monde
surchargé de codes, de signes. Lui qui se planque parfois dans la commodité de
l’invisible,  cherche en fait  l’apparition, une vierge marie sur son
socle, une madone debout sur sa glacière.

Tenez : même ce magazine que
vous parcourez d’une main désinvolte pourrait être celui qui le suspendra le
temps du boutonnage d’un chemisier, du clair-obscur d’un plissé, du swing d’une
jupe ;  l’inclinaison d’une
nuque, d’un regard. L’homme cherche la dépossession pour avoir voulu trop
contrôlé. Il veut s’embarquer dans les évocations complexes. Faire le tour de
sa chambre en 90 jours. Il veut tout en fait. Le subtil, le merveilleux, même
le saugrenu, l’opposée, une élégance mate des années 70. Il souhaite le désir.

S’il regarde les femmes, c’est pour qu’elles sortent de leur retenue, cèdent des
parts de leur allusion, une bribe d’âme. Juste un écriteau comme ceux que l’on
voit aux arrivées d’aéroports. Même si l’on n’est pas attendu, on cherche
confusément son nom. Nous attendons tous une personne qui n’existe pas.  Elle est juste plurielle. C’est
maintenant à vous de jouer. Faire irruption dans l’image manquante.

  • ktee
    9 septembre 2010 at 9 h 46 min

    Un p’tit coup de blues Mr François ? Un moment de doute, d’incertitude… On baisse les bras et on avoue… Ce que tout le monde cherche, c’est l’Autre… celui ou celle d’un instant éphémère ou d’une décennie… Celle qui viendra avec vous déguster la glace à la noisette de Nannini…

  • Gould
    9 septembre 2010 at 12 h 18 min

    La réponse est là :
    http://www.youtube.com/watch?v=3jwmrEHKHtY&feature=related

  • jules
    10 septembre 2010 at 21 h 22 min

    « cèdent des parts de leur allusion »,
    on se dit il devrait se relire pour ne pas avoir honte le Simon!
    on se dit où va-t-il chercher des trucs comme ça, y a pas! au Figaro quand ils te prennent pour un intello comme ils ne savent pas vraiment ce que ça peut être, tu peux écrire n’importe quoi, même le pire! vous aurez quand même eu une belle vie M Simon quand on voit votre niveau! ahhhhhh le coup de Roland Barthes: pitoyable et risible

  • Aede
    14 septembre 2010 at 17 h 44 min

    Merci Gould pour le lien

  • Bdlc
    16 septembre 2010 at 11 h 38 min

    « Pour avoir voulu trop contrôlé ». Aie, le style ne peut avoir de crédibilité que si l’orthographe suit.