Vraiment bien: Arnaud Daguin à Pleyel !

 
 Ça , j'ai bien aimé: le retour de Arnaud Daguin, au Café Pleyel…

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Pourquoi retournons nous dans un restaurant ? Sans doute parce qu’il est différent des autres ! Cela semble banal, mais si nous nous détournons de nombre d’adresses, c’est parce qu’elles se ressemblent. Elles sont interchangeables. Mêmes plats, mêmes intitulés,   maîtres d’hôtels identiques, phrasé surréaliste prononcé par les mêmes bouches en cul de poule… C’est ce dont souffre à l’heure actuelle la haute gastronomie, pétrifiée par le flicage des guides, la peur de sortir du rail. Elle est dans, la posture du XXeme siècle.

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Personnellement, la pratique de ces tables me barbe hautement. L’émotion a quasiment disparu, elle est vitrifiée. On n’ose à peine toucher les plats.  Oh, c’est vrai, il n’y a pas de faute. C’est même bon. Mais on ne sent rien si ce n’est l’obéissance de nourritures obsolètes.

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Voilà pourquoi, tomber sur une adresse originale, distincte nous met en joie. Pourquoi ?  Parce que tout de suite, on pourrait s’exclamer à la seule apparition de l’assiette : ça c’est bien! La même chose devrait vous arriver avec la dernière livraison du Café Pleyel, à Paris (252, rue du fg Saint Honoré, 75008 ; 01.53.75.28.44 ; www.cafesallepleyel.com). Institué par Hélène Samuel (ex-Spoonfool, Delicabar) et Michaël Ejznbaum , chaque saison, ce restaurant héberge un chef venu déposer ses idées et son talent. Après Laura Zavan, Sonia Ezgulian, voici, un garçon que nous aimons bien : Arnaud Daguin.

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On le suit depuis les Platanes, puis la maison Hegia (toujours pas donnée mais superbe) dans un pays basque magnifique. Après son passage un peu trop bref au Pain Quotidien, le voici donc hébergé dans ce lieu de haute volée situé au deuxième étage de la salle Pleyel. Le site (ouvert au déjeuner et les soirs de concert) est déjà joliment inspiré, il est imprégné de musiques et déploie une rassurante complicité de club. Le volume de cette salle déploie une ample respiration,  il a son autonomie. Les tables en bénéficient. Quant à l’assiette, elle fait preuve d’une rare maestria, un touché, comme l’on dirait d’une frappe au tennis, pile au centre de la raquette. Vous allez adorer : cru-cuit de champignon huile verte de persillade (13€), tartare de gros maigre au fenouil rôti, graines de courge, coulis de pois chiche au citron confit (14€);  vrai faux hamburger au foie gras céleri boule et salade de mesclun     (20€)ou encore cette brandade minute au foie gras, poireaux et mesclun (22€). 

 
Voilà des plats originaux, respirant la bonté et la générosité, sans prise de chou, ni hold-up de carte Bleue. C’est l’une de nos adresses préférées de la rentrée. 

  • micheline
    13 septembre 2010 at 15 h 00 min

    C’est vrai que ce tartare de maigre à l’air génial, j’y fonce!