Xinh Xinh, so sad…

Il n'y a pas longtemps, je suis allé dans un restaurant vietnamien, pour le Figaroscope,  avec une cuisinière ayant travaillé une année à Hanoi. Dans ce genre de configuration, j'essaie toujours de border au maximum le reportage. J'ai une vénération pour cette cuisine après un formidable séjour à Hanoi (voir le blog)…

 Si un jour , vous avez eu la chance d’aller au Vietnam, et que vous avez  pu vous accroupir face à une soupe pho ou un bo bun, vous avez alors  ouvert un grand pan dans votre bibliothèque gustative. C’est une gastronomie vivante, formidable. Malheureusement à Paris, elle souffre de pâles copies. On se demande encore comment un restaurant vietnamien n’a pas encore embrasé Paris, fait lever la critique. Paris-Hanoi certes, l’Entre 2 rives certes, mais il y a la place pour une quinzaine de tables brillantes et toniques. En attendant cette consécration qui tarde si étrangement, nous voici amener à errer, à chalouper d’adresse en adresse, de déception en déception… Paris est en fait fidèle avec elle-même. Elle a, vis-à-vis des tables <étrangères>, une telle condescendance que celles ci végètent dans le cliché. Exagère t on ? A peine. Les nems. Rien qu’à les voir, on se dit tout de suite que ces petits cigares qui devraient croustiller de fraîcheur et des saveurs sont pelotonnées dans leur coin, ils ne mouftent pas. Comme transis (congelé ou trop de frigo ?). ils ne décollent pas, pantouflent, désertent. Quant au  bo bun  . Cette salade de bœuf au vermicelle de riz, cacahuète, elle aussi a un petit souci de timidité. Pourquoi se planque t elle ? Pourquoi ne donne t elle pas toute sa percussion ? Pourquoi les cacahuètes s’effacent elles ? Pourquoi les nouilles collent-elles (trop cuites) ? Pourquoi la menthe n’arrive même pas à faire les marionnettes ? Rien ne fonctionne dans ce plat comme immobilisé dans la posture. La sauce n’hydrate pas assez, pas de ressort. Un plat figé. C’est un comble.

Le service. La patronne tient bien son monde, le conduit dans les formules, encourage vers les desserts. C’est un brin directif, intrusif, mais bon, ce n’est pas gênant pour qui connaît le caractère féminin vietnamien. La clientèle. Gens du coin venus se  sustenter à moindres frais, tablées féminines enjouées et ravies d’être dans cette enclave. Est ce cher ? Vous connaissez notre hymne, quand ce n’est pas terrible, c’est toujours trop cher…Faut-il y aller ? Bof, non.

Xinh Xinh, 6, rue des Wallons, 75013 Paris (01.47.07.26.20). fermé dimanche et lundi soir. PLus d'Infos MAP