Pour le Figaroscope, petite visite un dimanche après midi dans l'un des salons de thé historiques de Paris…
Délices des dimanche après midis qui nous font tellement peur. Vous voici au Tea Caddy, vraie bonne vieille institution, usée jusqu’à la corde. On se croirait où ? En province, comme on dit à Paris. Aux sports d’hiver avec ces ennuis que l’on traîne comme un petit chien. Comment meubler ? Un film, un thé, un hammam. Notre corps attend sa dose de toxique (le travail). Ce sera demain (lundi). En attendant, The Tea Caddy fera l’affaire avec ses boiseries, ses revues écornées, le menu fatigué revendiquant sa tradition anglaise, <depuis 1928> dans un décor de vieille auberge, plus crêperie que old england (nous manquent les dessins à l’anglaise). Ce devait être comme ça à l’époque. Une sorte de parloir pour grandes personnes emprisonnées dans leur vie, un vertige magnifiquement bourgeois, une sorte de lassitude molletonnée, une atmosphère ramollie comme un biscuit de l’île des Bermudes. On a l’impression d ‘être à l’intérieur d’une boîte à biscuit. Bientôt, on nous engloutira, en attendant on boit le thé.
Le thé. Celui-ci arrive convenablement mais autour, ça cloche somptueusement : du beurre en petite plaquette recouverte de papier (oh shocking), de la confiture en mini-pots (double perforation)… Ça brinqueballe gentiment dans l’accessoirisation. Heureusement, le thé arrive en feuilles, se laisse infuser et peut chantonner à travers la passoire. Jolie sélection avec de solides appuis permettant aux vrais amateurs de thé (sans être trop snobs) de trouver directement leur chemin. C’est sans doute ce choix sérieux qui nous vaut en salle des fidèles, des inconditionnels du genre, peu regardant sur le reste. Le pain brioché aux raisins n’est pas mal, mais sans vrai rentre dedans. Finalement, ce feu d’artifice mouillé fait l’affaire à qui veut ressortir non damné par la contrition, le péché de luxure. Ici, le thé est vertueux, la gourmandise contingentée.
MAIS ENCORE
La clientèle. Extrêmement varié avec touristes épuisés se requinquant au hasard, voisines venues promener leur vison, petit chien traînant leurs maîtresses et quelques solitudes admirablement murées, dans l’ostentation de l’isolement débordé (lecture avide, consultation des sms qui n’arrivent toujours pas), parfois une créature sous surveillance, une maman donnant le sein, une Méditerranéenne rêvassant.
Faut-il y aller ? Bof.
Est ce cher ? Pas trop violent mais pas trop anodin non plus.
Tea Caddy, 14, rue Saint Julien le Pauvre, 75005 Paris (01.43.54.15.56). Ouvert tous les jours.
Claire
30 janvier 2011 at 17 h 31 minSouvenir d’un brunch complètement sans intérêt mais l’endroit est a son petit charme.On trouvait ça rigolo il y a 10 ans, avant Rose Bakery …