Armani Caffé, le carré VIP au chocolat

Pour le Figaroscope, petit tour dans cette institution de Saint Germain…

 En quelques saisons, le quartier Saint Germain s’est singulièrement modifié. Avant, il était plutôt terne et claudiquait avec quelques adresses historiques : le Flore, les deux Magots, Lipp…Vous voyez le genre…Depuis lors, la place a été totalement renouvelée : des bistrots, des cafés, des épiceries, des cavistes, les Costes sont venus dans le coin (la Société, Germain), Ralph  Lauren également (Ralph’s) en attendant Godot (Guy Savoy, à l’Hôtel de la Monnaie) ; le Bonaparte se refait une beauté et du coup, le sémillant Armani Caffé a dû se remettre à la pêche : se renouveler, trouver des idées (une terrasse) et rester dans le peloton de tête. Pas facile, vu la concurrence mais il y a là, l’infatigable Massimo Mori, treuillant inlassablement l’Italie de son cœur.

L’assiette. Il faut voir les plats ici. Ils sont sans arrêt à l’attaque, comme s’il y avait un tourment, celui de ne pas être assez bien. Comme si Giorgio Armani était planqué derrière les rideaux, prêt à stopper une assiette dans son élan pour vérifier son excellence. Plats hautement cravaché, presque sans répit, ni dolce vita. On sent que cela pousse. Du coup, les assiettes arrivent presque tendues dans leur effort. Il faut presque les laisser se reposer.

La clientèle. Assurément, les VIP se sont égaillés un peu partout dans la nature (la Société, notamment), mais il reste quelques admirables miettes. On retrouve du reste cette même tension, ce souci implacable de la vie et d’être au mieux. Working girl, successfull boys. Un d’entre eux, trônait sur la banquette et envoyait une avoinée à sa fiancée (un casque blond) tout en envoyant des sms et bouffant comme une vache. C’était impressionnant : la demoiselle reculait sous les coups de butoirs, répondait au bord de la suffocation. Au dessert, la partie se calmait ; Terminator proposait la becquée à l’oiseau endolori. Grandiose. Pour ce genre de spectacle, regagnez la salle du fond du premier étage, c’est là que ça se passe.

Le chocolat. Bien entendu, la glace reste le grand moment de ce restaurant. Elle a été turbinée à la minute. Cela signifie qu’elle arrive dans toute sa grâce ailée. Le chocolat (blanc et noir) sont incroyablement onctueux avec ce trouble particulier : la texture et le grain de la crème se confond avec la douceur de la bouche.

MAIS ENCORE…

Faut-il y aller ? pour le spectacle et l’assiette vaillante, peut être mais bon, il faut vraiment aimer ce mélange snobish affaissé.

Est ce cher ? Très, ma chère, parfait non ?

Emporio Armani Caffé, 149, bd Saint Germain, 75006 Paris (01.45.48.62.15). ouvert tous les jours. Métro Saint germain des Prés.

 Plus d'infos MAP

  • Nico
    22 avril 2011 at 13 h 37 min

    « Toi t’es trop VIP, ça le fait, ça le fait, grave ».

  • Sunny Side
    23 avril 2011 at 8 h 54 min

    « Snobish affaissé » est un régal, votre livre aussi !

  • M
    23 avril 2011 at 14 h 29 min

    j’avais gardé le souvenir difficile d’un dîner il y a 3 ans et n’ayant pu à l’époque terminer mes linguini all’ vongole, j’y suis retournée l’année suivante afin d’exorciser le lieu et cette fois de finir mon plat. C’était parfait !

  • Gould
    23 avril 2011 at 17 h 50 min

    New Money