Arménie, une manufacture à paysages

...et un tempérament de pierre

Voici donc la suite de ce reportage réalisé pour Air France Magazine avec une bonne dizaine raisons de s’y rendre…

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2. Manufacture à Paysages

Lorsqu’on voyage en Arménie, il est préférable de ne pas somnoler en voiture, car il y a de quoi sursauter. Vous étiez dans une plaine paisible rythmée de villages atones lorsque soudain vous passez dans des montagnes perchées sur talons hauts. Il y a là un tumulte véhément, celui là même qui précéda la légende des siècles. L’arche de Noé  échoua sur le mont Ararat, la suite fut du même granit, enchevêtrant les civilisations, les drames et les tumultes. L’Arménie se révèle être un véritable terre inconnue, un parfait voyage pour qui aime passer des hauts plateaux, à des paysages bucoliques; le tout dans un air délicieusement pur (à part la capitale, Erevan, aux poumons gris) rendant au regard l’ ivresse de  la netteté.

3. Un tempérament de pierre

On dit qu’ici à la création du monde, le Tout- Puissant se débarrassa de tout ce qui lui restait de pierres. Charmant. Disons que dans ce territoire grand comme la Belgique, s’entrechoquent massifs et volcans, forêts profondes et glaciers. Il y a en Arménie, dit on, plus de cinquante nuances  de couleur tuf, cette pierre volcanique aux marbrures noires, rosées et brunes.

Cette dimension hautement tellurique de l’Arménie forge sans doute un caractère entier, puissant. Très habité. Mais le coeur n’est pas  de pierre pour autant, car s’il est un pays hospitalier, c’est bien ici. « L’invité, rappelle ainsi Hasmik Baghramyan, responsable d’une maison du folklore, est l’envoyé de Dieu ». Il est donc traité comme tel, sans la tyrannie des  assiettes surchargées. Chacun se sert à sa faim.