Où sont donc les gens ? Mais à Sankt Pauli, bien évidemment ! Si vous n’avez jamais été misanthrope de votre vie, cela peut se guérir tout de suite. Notre conseil, rendez-vous dans ce quartier sulfureux un samedi soir. Vers 23 heures, de préférence. Bouchons de piétons, autocars reconstitués, par grappes humaines, caillots de buveurs, nourritures pansues, néons défigurants. Ça vous va ? Eh bien non, continuons puisque vous avez décidé de venir dans ce quartier : on vous hèle de partout, le sexe est morne et triste. On le salit. Vous essaierez de retrouver l’âme du quartier à La Paloma, au café Rossi. En vain, la bière est comme un écran, un aquarium. Sans doute, à la taverne Gretel und Alfons, mais les tatoués abîmés à l’alcool et le décolleté massif de la patronne ne suffiront pas. On comprend alors pourquoi au Star Club (brûlé en 1982, actuellement rebaptisé le Suss Show Bar), cinq jeunes garçons de Liverpool allaient décoiffer le monde. On a même baptisé de leur nom une place en forme de 33 tours vinyle : Beatles Platz. C’est ici qu’ils sont véritablement nés. Il vous faudra beaucoup de patience, de stupéfaction (la ruelle interdite aux femmes, protégées par deux murs et ses vitrines « achalandées ») pour gober l’air de Hambourg comme dans une chanson de Brel, un film de Wim Wenders (L’Ami américain, 1977). Cette mélancolie salée, cette charge émotive faite de rancoeurs, de peine, de force et de vents. Hambourg grogne, gémit encore (le chant des pontons) des blessures de la vie. La dernière guerre ici fut féroce. Elle rendit sans doute la peau de la ville aussi épaisse que l’une des huit tours antiaériennes (dont Flakturm IV, sur Feldstrasse). Quatre mille personnes pouvaient y vivre en toute autonomie derrière 3,50 mètres de béton armé. La cité s’était caparaçonnée de 1 500 blockhaus, il en subsiste 700.
Lorsque le jour se relève, on réalise alors que cette ville dégage une énergie colossale. On cherche d’où vient cette force, cette colère tellurique. Il n’y a pas loin à chercher : l’amplitude de la marée (50 centimètres en Méditerranée), qui monte ici jusqu’à 3,60 mètres de nos jours (pour 1,50 mètre au siècle dernier). Hambourg est tout simplement une ville qui bat fort, son souffle est immense. L’air, dans cet incroyable maelström de stupre, de béton, d’acier et de regards, y reste d’une incroyable limpidité. –
Cette vidéo de Freddy Quinn me fait à chaque fois chavirer à Hambourg. J’ai un faible pour ces chansons de port mélancoliques: My Bonnie…
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13 octobre 2012 at 14 h 06 minWasp dudes! Awesome stuff keep it up.
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