Oran. Sur les traces d’un Camus contrarié

Oran

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Albert Camus est le guide idéal de la ville. Pensiez vous. Finalement, à lire et relire entre les lignes magnifiques de « l’Eté », Camus regardait plus la ville qu’il ne la vivait. Il l’observait, un brin fauché, contrarié. Et très algérois. Alger et Oran, c’est un peu Paris et Marseille, une troublante supériorité qui n’a pas de prise sur ces villes sauvages, libres. On pourrait ainsi visiter la ville à travers  son jugement aussi vif qu’injuste. Mais vite, s’ébrécheront ces impressions dans des comparaisons frustrantes et amères; l’absence des habitants mais des pierres et de la poussière. Dans cet échange aigre doux, on se demande même si la brasserie Cintra, qui faisait les joies de l’écrivain, ne venge pas allègrement son souvenir en plaçant son portrait près de la porte des toilettes, alors que celui du patron trône dans la salle.img_7339

Sur les pas de Camus: s’asseoir place d’Armes et regarder les passants; vider une bière au Cintra (et sangloter). Rêvasser au dessus d’un livre dans la cathédrale du Sacré Coeur transformée en bibliothèque, place Kahina.