Will, je veux bien…

 

 

R0002671Maintenant, cela devient assez dingue, le nombre de jolis et bons bistrots qui éclosent en cette saison. On pourrait presque pasticher le genre, mais il fut un temps où les interchangeables évoluaient à un niveau nettement médiocre. A présent, place à la fraîcheur, virevoltante, ailée et paisible pour les appétits. Dans le genre, j’ai plus que bien aimé cette nouvelle adresse du quartier d’Aligre. Le chef s’est promené un peu partout avant d’ouvrir sur la rue Crozatier. Tout y est: l’accueil plaisant, l’ambiance à la gourmandise studieuse et surtout les assiettes balançant entre carpaccio de maigre à la citronnelle, vinaigrette gingembre; asperges blanches mousse dashi, tataki de veau. C’est bien simple, guère de réserves, on en ressort charmé, ligoté. Bien !

Will, 75, rue Crozatier, 75011 Paris. tel.: 01 53 17 02. 44. Fermé dimanche et lundi soir. Le midi, formule à 19 euros. Comptez 30 euros.R0002667 R0002668 R0002669 R0002670

  • O.
    20 juin 2014 at 0 h 01 min

    Alors là NON…
    Je vous suis, je vous approuve, et en plus de vos conseils, je me suis fait fort de frapper juste, en dégotant à mes proches les tables qui enthousiasment, mais là, ma réputation en a pris un coup… Will, l’erreur…

    Au dîner, un seul service: super, pas de pression, personne derrière nous, réservé 48h à l’avance, ça s’annonce souple et accueillant mais sur place… DEBRIEF:

    Arrivée sous mauvais pressentiments: la déco donne le ton et le mot pastiche pointe justement le bout de son nez. On se dit « passons », après tout, le bistrot est dans le ton de toutes ces adresses parisiennes du moment, et au diable l’originalité, on supporte la typo du logo, le choix des couleurs, le marbre, le bois, qui s’impose comme une norme et on est là, ça va commencer, alors on attend la carte, les assiettes, et ce cadre n’est pas moche so, let’s start!

    Avant l’arrivée des commandes: bouillon de curry rouge. Qu’on m’explique l’intérêt de ce geste. Je me méfie des amuse-bouche mais là je n’ai pas compris cette proposition aussi étonnante par son caractère épicé, là où l’on n’avait rien demandé, que par la banalité de cette petite chose. On s’est dit « tiens pour le poulet avec notre riz gluant de demain, pourquoi pas… »
    Là encore tout restait ouvert, nos entrées/plats pouvaient encore nous cueillir.
    Seulement voilà en 1h30 sur place, il y eut en effet…une entrée et un plat et pas grand chose à dire de plus…
    Et si l’entrée, carpaccio de maigre était juste, le crabe était sans intérêt. Doit on encore s’émouvoir des associations ou emprunts à la cuisine asiatique…? Doit on frémir d’un dashi? Ca commence à sonner comme une recette qu’on dégaine pour faire genre…
    En plat un saumon, confit sur le papier, noble mais endormi finalement sur des asperges blanches correctes, le tout rehaussé d’un point de « chlorophylle iodée », comprenez purée de persil censée faire twister l’assiette, mais on dit bof… Faut dire qu’en plus on l’a attendu!!!
    Long mais long, et l’inintérêt de la proposition n’est que plus criante quand autant de temps se glisse entre une entrée « ouais » et un plat « hum… ».
    Alors on creuse on se refait le film, on se dit qu’on en a marre de ces cartes qui vendent en trois mots un plat, qui vont allé chercher l’originalité de pousses qui fera genre, la betterave qu’on méconnaît ou le bouillon « qui marche très très bien ».
    On repense à la déco, à la typo et on se dit qu’on est peut être des victimes, qu’on s’est peut être fait avoir.
    Alors on commande le fromage, mais on sait que la partie est pliée, on parie que ce sera un comté, dont on pourra énoncer le nombre de mois d’affinage et tristement, on a raison.
    Verdict l’assiette est bonne, mais elle met 20 min à arriver, alors on se dit entrée, plat, fromage, à ce prix et dans ce délai, il n’y a plus de doute on s’est moqué de moi.

    On l’a verbalisé pourtant, avant que l’assiette de fromages n’arrive on a dit « gardez là » et finalement on nous a répondu « le chef vous les offre pour s’excuser de l’attente »… Mais non seulement quand je dis que « finalement je ne prendrai pas le fromage », je n’aime pas qu’on me l’apporte tout de même sans me demander si je ne veux pas revoir ma décision mais en plus au moment où on me l’impose finalement, j’ai l’impression que ce cher will achète alors mon silence. « Pour le faire taire coupons lui huit fines tranches de ce comté et on fera mieux demain. »
    Au moment des cafés on nous apportera quelques chocolats en nous vendant l’amertume de l’un la praline de l’autre mais c’en est trop…
    Cela ne fait plus aucun doute, de la typo de l’enseigne, au bois de la déco, jusqu’au coeur de l’assiette, on s’est moqué de nous. Et on sait distinguer l’adresse qui se chauffe, qui se rôde, qui mérite qu’on y retourne dans quelques mois.
    Ici le manque d’inspiration, les assaisonnements aléatoires alliés au packaging « paris 2014 » et la cuisine débitant à grand peine clot le débat… Pas charmé, rien de virevoltant mais pastiche assurément…
    Service néanmoins très aimable et carte des vins très agréable…
    But Will I won’t…

  • Bleepmachine
    2 avril 2015 at 20 h 39 min

    Une fois n’est pas coutume, j’ai été également fort désappointé.
    Mais c’est très inhabituel : je suis notamment sorti enchanté de chez Sola ou du Sot l’y laisse suivant vos conseils…
    Un bistrot ? Le cadre, le décor, le choix des couleurs et des matériaux – jusqu’aux menus soigneusement pliés et glissés dans un étui cartonné couleur taupe – m’ont plus évoqué un restaurant lounge qu’un bistrot.
    Sans parler du détail qui tue qui m’a saisi d’effroi quand je suis entré : une musique insipide en fond sonore, une musique lounge façon Buddha Bar comme on n’en fait plus…
    Passé cette première impression pour le moins déstabilisante, l’accueil et le service sont tout à fait agréables.
    La formule du midi à 19€ avec 2 petites entrées au choix + plat du jour ou bien plat du jour +dessert est très bien.
    Bon, après les 2 (toutes) petites entrées et le plat du jour, il faisait encore un peu faim. Nous nous sommes laissés tentés par un très bon dessert. Une addition d’environ 60€ à la fin.
    Pour résumer, avis mitigé : bonne cuisine mais cadre inapproprié qui manque de simplicité. La musique lounge, franchement, c’est pas possible. Et l’addition un peu salée.