Je ne sais pas pourquoi, mais, parfois, le lundi il faut que je déglingue…

L’Opéra, désopilante mise en scène !

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On se souvient des débuts calamiteux de ce restaurant idéalement placé dans les bâtiments de l’Opéra. Rien n’allait : la cuisine, les prix, l’accueil, le décor. Sans doute l’un des grands bides de ces dernières années. J’ai toujours pensé qu’il ne fallait jamais désespérer. Et régulièrement, je m’arrange à retourner dans des restaurants qui firent des flops. Sans doute parce qu’il faut toujours donner une deuxième chance. Aussi en réservant à l’Opéra, j’ai pensé pouvoir décrocher un papier inattendu et fêter le renouveau de cette adresse. Pfuit !

Dès l’arrivée, c’est un grand moment. Je croise un maitre d’hôtel, puis deux, puis trois, puis le directeur, puis une serveuse…pour me retrouver presqu’au milieu de la salle sans que personne ne m’aie dit bonjour ou même croisé le regard. Enfin, une jeune serveuse s’approcha de moi avec une interrogation du style : <C’est pourquoi?>. Ben, la livraison de charbon, le relevé des compteurs EDF, la saisie de la moquette, l’arrestation du comptable. La suite fut du même métal : salade banale, langoustines atones. Le plat mit bien plus de 30 minutes à apparaître. Le directeur, qui passait sans arrêt les dents serrées murmurant un dépit sifflant, pila tout de même à notre demande. <La suite ? Attendez, on termine d’abord le groupe en haut…>. Pour tout vous dire, j’étais presqu’aux anges, réalisant que nous n’avions pas eu tort aux débuts délocaliser les imposteurs. Plat également atone… Addition pitoyable à 94 euros pour deux. Donc, cette fois ci, faut il y aller ? Never more !!!Paris, Opéra, Langoustines02566

L’Opéra restaurant, place Jacques Rouche, 75009 Paris. Tel. : 01 42 68 86 80. 

  • Philippe Genion
    14 avril 2014 at 10 h 01 min

    Cher François, Simon, et les autres,

    J’adore votre style et votre clarté, l’impitié (oui, j’aime inventer des mots) de vos avis, votre enthousiasme débordant quand c’est bon, le couperet cruel que c’est mauvais. Nous sommes pareils sur ce point : la médiocrité m’insupporte, et encore plus la malhonnêteté& et l’incompétence, surtout quand elles sont évidentes, inavouées et payantes.

    Continuez comme cela, et venez donc vous perdre en Belgique une fois prochaine, y partager une table serait un plaisir gastronanique profond.

    Amicalement,
    Philippe

    PS : petite coquille dans votre texte « j’ai pensé pouvoir décroché » avec ER et en anglais on ne dit pas « never more » mais « never again » 🙂

  • Food Investigatrice
    16 avril 2014 at 17 h 45 min

    En fait, j’ai l’impression que les restaurants ouverts en grande pompes à base de « désigné par l’architecte Zaha Hadid/ Ora Ito/ Tom Dixon/ et j’en passe » s’avèrent être des bides dans l’assiette. Des restos « bling » en somme…

    Le petit dernier, « Eclectic » désigné par Tom Dixon à Beaugrenelle semble être du même acabit d’ailleurs.

  • Olivier Petit
    17 avril 2014 at 13 h 38 min

    Jusqu’à ce qu’il soit repris et « normaliser » par Costes probabement puisque Paris s’est entiché de cette cuisine …

  • selector
    18 avril 2014 at 4 h 47 min

    quel courage!!! « déglinguer » -comme vous dites- à visage masqué!
    Contrairement à notre ami belge ( philippe) je trouve votre style plutôt emprunté!
    En effet, vos remarques concernant la serveuse me rappelle ( à quelques mots prêt) le sketch d’un humoriste. Manquiez-vous d’inspiration au moment d’écrire votre article? Pour un homme de « talent » -comme vous l’êtes certainement-, c’est décevant.
    Comme vous, la médiocrité m’insupporte, certes. Mais, la lâcheté encore plus.
    Etonnant défaut pour un « vengeur masqué » de la gastronomie?
    Plats atones dites vous? ils s’accorderont merveilleusement à l’amertume de vos propos.
    Bien à vous.

  • Quiequegg
    24 avril 2014 at 0 h 27 min

    Cher Philippe,
    « Nevermore », c’est bien entendu le cri lancinant du corbeau dans le poème The Raven d’Edgar Allan Poe.

    Beaucoup plus poétiquement correct que Never Again.