Taillevent, nouveau vent.

S’il existe en France une institution qui a bigrement été secouée, c’est bien Taillevent, à Paris. La disparation de Jean-Claude Vrinat en janvier, la perte de la troisième étoile, il y a un an : mon Dieu, une maison, aussi solide fût-elle, se met alors à vaciller, à perdre des feuilles, de la clientèle. Taillevent_3

Celle-ci n’aime que les adresses heureuses, rutilantes ; celles dont on parle. Un charme est rompu. Par chance, un restaurant n’est pas comme un livre fini. Il ne rejoint pas la bibliothèque. Il est toujours ouvert, on y lit dedans. Ceux qui aiment le faire entre les lignes ne peuvent que se lamenter urbainement de la sotte perte de cette troisième étoile.

Le restaurant faisait de la bonne cuisine depuis belle lurette. Il n’a pas changé en une saison, ni failli sur une tartelette aux mirabelles. La question serait plutôt : valait-il ses trois étoiles ?

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Voir aussi La disparition de Jean-Claude Vrimat

15, rue Lamennais, 75008. Tél. : 01 44 95 15 01 Web

  • mauss
    27 mars 2008 at 8 h 07 min

    Merci François : toujours dans ce style français unique qui est le vôtre, mais qui, très subtilement s’adapte au style du restaurant, voilà un commentaire que nous serons beaucoup à signer à deux mains.
    Bravo surtout pour noter ce point très irritant sur le personnel qui se croit prioritaire pour donner la carte, prendre la commande, annoncer les plats. Rarissimes sont les maisons qui ont le tact d’attendre… et sans cette insistance silencieuse parfaitement détestable.
    Mes dernières expériences au Taillevent sont d’un niveau *** … si on reste dans la définition actuelle des macarons, à savoir la cuisine, natürlich, mais aussi un environnement idoine : ce qui est le cas ici, indubitablement.
    Un jour, il faudra nous dire si on vous fait les gros yeux parce que vous ne commandez qu’un seul plat avec un seul verre de vin, sans rien d’autre, même pas un café !
    Que la Vie vous soit Douce !

  • JusMurmurandi
    27 mars 2008 at 11 h 53 min

    Visiteur du Taillevent depuis plus de trente ans, lorsque mon Père m’y emmenait encore jeune homme, cette maison m’a toujours fasciné.
    A commencer bien sûr par M. Vrinat, à la gentillesse, l’élégance et au raffinement sans pareils.
    Un service feutré, qui sait que les assiettes lorsque l’on les dessert sont juste à la hauteur du tympan des clients, ô combien sensible.
    Une table toujours bonne et souvent magique, surtout depuis l’arrivée de M. Soliveres.
    La disparition de M. Vrinat m’a fait une peine immense.
    Moi qui ne me rendais au Taillevent qu’avec parcimonie et bon escient, je me rends demain pour la troisième fois de l’année rue Lamennais. Avec un plaisir renouvelé, et une joie de me faire conseiller par Jean-Marie, qui a hérité de son Patron l’écoute du client.
    Bon courage à toute l’équipe, par bien des égards, vous êtes l’étalon auquel les autres se mesurent.
    Et merci à vous, François Simon, pour cet article que cette grande maison mérite bien.

  • Chrisos
    28 mars 2008 at 16 h 54 min

    drôle d’idée de comparer Taillevent et le Rollin!
    les fans de Taillevent, vous avez lu l’article ou pas?
    les serveurs de base font souvent la tête lorsqu’on commande une carafe d’eau 😉
    pour encore moins cher, je vous propose une friterie : http://chrisoscope.com/2008/03/24/la-friterie-de-la-canche-a-berk/

  • emmanuelle
    29 mars 2008 at 9 h 19 min

    « il faudrait parfois s’attarder sur ces gestes subtils de l’ombre » oui, entièreme,t d’accord. Et comme l’écrit Mauss un trois étoiles c’est tout ça et pas que l’assiette. Il faudrait s’en souvenir plus souvent. Quand parfois l’assiette faillit un peu la salle est là pour enrober, enjoliver, faire passer la pillule. c’est tout l’art de la gastronomie française, cet ensemble qui mèle pratique de cuisine et de service, comme à la cour de Louis 14. Ca nous vient de là d’ailleurs, tout le cérémonial des grands restau, suffit de lire la civilisation des moeurs et la société de cour de d’Elias. J’ai passé 2 ans de ma vie chez Lucas Carton, à l’époque où l’établissement était encore étoilé, à étudier les pratiques de service et depuis lors je regrette qu’on ne parle jamais de cela dans les articles mais uniquement des assiettes. Dommage. Mais enfin merci d’en parler dans ce papier ci.

  • Aurélie
    3 avril 2008 at 17 h 13 min

    Quand on clique sur le lien lire plus pour Taillevent, on tombe sur le Croque Notes de Georges Blanc..est il possible de réparer cela??
    sinon merci d’être allé au Rollin, ce sont des gens bien, dans l’envie, je n’y ai aucune part mais j’ai trouvé vos quelques commentaires très justes,cependant il me semble, à vous lire, que vous vous y êtes rendu pour un déjeuner…au dîner il y a des Noix de Saint Jacques, un risotto à la courgette et une émuslion au lard, toujours dans l’allègresse..à bientôt et merci d’être parmi nous. Aurélie