Paris. Maison Plisson,  » tu m’en diras des nouvelles »..

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Il faut toujours se méfier des intitulés de plats ou de desserts. Bien souvent, on reste dans un minimalisme prudent du style « sole meunière ». Il s’agit alors de sortir sa poêle et de ne pas louper le bazar. Il y eut bien une superbe audace digne du nouveau roman lancé par les Costes, lorsqu’ils étaient encore frères. Il s’agissait de placer des guillemets, jolie parade qui permettait de jouer avec la meunière et la sole. On s’autorisait un champ lexical un peu plus souple à l’instar des « revisitations « dignes de la Vierge Marie qui exposent un plat à toutes les trahisons. Principale victime le tiramisu passé à la mangue, au patchouli, aux fraises tagada et autres hommages dégradants… Il y eut un temps des « déstructurés » témoin la pauvre bouillabaisse tourneboulée par Gérald Passédat dans une implosion centri (pète et fuge) mémorable. Ce qui lui valut au passage l’incompréhension des Marseillais. Et illico  trois étoiles au Michelin. Cette fois ci, voici la maison Plisson, de l’Est Parisien, épicerie de haut luxe, superbement lancée à travers les médias tentant amadouer la ménagère du coin avec des prix méchamment musclés et un « sourcing » très wachi wacha.Il y a là une table bienveillante quoique ourlée disposant de plats prévisibles et honnêtes et pas donnés (24€ les saint jacques et sa purée de carottes et fenouil). Et surtout un dessert,  une mousse au chocolat, sous titrée « tu m’en donneras des nouvelles ». Cinq heures après , en voici donc. Elle est toujours là. Non point dans ses élans chocolatés, sa profondeur cacaotante. Mais dans une lourdeur phénoménale. A sa décharge, il faut dire que le créateur a vider non seulement son frigo ( (quartiers d’oranges pelés à vifs, grué de cacao, oranges confites, gros petits cubes de gâteau au chocolat), une sorte de vide grenier Fooding, mais aussi asséné par un tumulus de chantilly au chocolat amorçant l’explosion finale. On a beau penser à autre chose, il s’agrippe aux hanches, reste debout, têtu au milieu du carrefour, les bras croisés sur la poitrine. Débute alors une attente interminable. Qui cédera? Huit heures après, il était toujours là avec ses nouvelles, son tutoiement, e t sa position d’autruche ensablée. Un cas.

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Meilleur emplacement. En terrasse devant l’autoroute Beaumarchais, ou alors près des cuisines. Service décomplexé, parfois un peu rigide.

Dommage. Victime d’un bashing aussi intense que la promo démesurée, la maison a l’âme quelque peu cabossée.

A emporter. Les pains au chocolat déployés en éventail.

Mode d’emploi

Maison Plisson,Un restaurant et un service de take away ouverts 7 jours sur 7, 9h30 à 21h le Lundi, 8h30 à 21h du Mardi au Samedi, 9h30 à 19h le dimanche (Sans réservations)

Décibels: en début de service, c’est paisible avec un 70db plaisant.

Mercure: aux premiers frimas, la présence des journaux ajuste le tir: 21°c.

l’addition: les salades à 15€, la soupe à 8€, on peut s’en sortir en dinguant frugalement, sinon, boum un 36,50€ sans grand mouvement.

Minimum syndical: plat direct, une tarte à 12€

Verdict: pfou, sincèrement, je préfère aller à côté chez Merci, plus authentique.

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  • Bellevigne
    12 janvier 2016 at 20 h 38 min

    Ce « Tu m’en diras des nouvelles » m’a fait bien rire. C’est précieux. Merci!

  • mylittlerecettes
    13 janvier 2016 at 15 h 00 min

    Merci de poser sur la toile, non sans humour, cet avis que je m’empresserai de partager avec d’ardents défenseurs des lieux ou plutôt victimistas d’une com ardente et très bien maîtrisée.

  • Claude
    13 janvier 2016 at 16 h 03 min

    Quitte à être là, autant aller chez Rodolphe au repaire de Cartouche qui propose un petit menu très bien ficelé et diablement bon

  • Marie
    13 janvier 2016 at 16 h 58 min

    Le créateur a « vidé …. « Un grand merci , toujours un vrai plaisir de vous lire