En posant ses snow-boots à Paris, rue Balzac , le groupe hôtelier Sibuet (les Fermes de Marie, Hôtel Mont Blanc le Lodge Park le Coin du Feu à Megève ; les Cours des Loges à Lyon, la bastide de Marie à Ménerbes, la Villa Marie à Saint Tropez) a dû réfléchir à plus d’une fois. Ils ont d’abord décroché un emplacement nickel : l’ex - restaurant de Johnny (Rue Balzac) , rue Balzac (donc), face à Pierre Gagnaire. Ils ont enrôlé des pointures du Royal Evian, le chef Michel Lentz et Arnaud Gobled, comme des directeurs des opérations et zou ! On imagine qu’ils ont du se promener à Paris, voir ce qu’il s’y faisait. Ce devait être assez cocasse quand on y pense de les imaginer déambuler de table en table.
Quand on y réfléchit bien, à Paris, c’est à y rien comprendre. Des restaurants extra sont parfois vides. Des adresses quelconques sont totalement dépassées à l’instar du Corso, place Frantz Litz, dans le Xeme, désolant dans l’assiette, calamiteux dans le service. Mais bondé. Des grands restaurants sont à la ramasse pendant qu’explosent de morne gaieté, sandwiches et salades. L’illisibilité des clients est devenue gratinée. Ils prônent doucettement le bio tout en grigottant distraitement des parisseries industrielles aux OGM. Ils passent d’un genre à l’autre, oublient les couplets, marmonnent des hymnes alimentaires inaudibles…Allez trouver la réponse dans cet imbroglio festif ! Qua faut-il faire ? Écouter les gens, les médias, soi ? Il faut sans doute faire simple et bon pour commencer. Après on voit si ça mord, si la caisse se remplit (la seule réponse tangible).
Nous étions donc presque les seuls ce jour d’ouverture en catimini dans ce restaurant rebaptisé les Enfants Terribles, en référence à Cocteau et sa table préférée de Megève (à l’Hôtel Mont Blanc, précisément, même chaîne). Le décor a été refait de près avec moulures ; blanc, miroir et velours art déco. C’est pas mal avec ces sempiternelles orchidées, les fleurs qui se cognent maintenant tout le boulot de la planète : anniversaire, médaille, restau, hall d’hôtels, salle de bains, toilettes…Il y a des jours où elles doivent en avoir plein les bottes de jouer les potiches. Et l‘assiette ? Celle-là approche elle aussi sur des chaussons : des bons produits, une technique irréprochable comme avec ce poulet rôti, pommes grenailles, jus de cuisson (parfait), la salade de King crabe et avocat, le tartare de bœuf. La mousse au chocolat est joliment chocolatée, mais un peu sèche dans sa déclinaison. C’est un style qui a ses défenseurs : ceux qui l’aiment mouillée (façon hammam) sortant du fouet, d’autres plus retenue (façon sauna), un peu maîtresse d’école, le col relevé. Ambiance naissante, personnel sur le qui vive et bien dosé, tout se met en place : on apprend à prononcer le nom de famille du chef annoncé comme Michel Seltz (on en fait des eaux). L’adresse devrait bien marcher car elle ne plastronne pas, ni ne dévie, elle est juste dans l’axe. Reste à rentrer les clients dans le collimateur, c’est une autre paire de manches. Addition dans l’esprit du quartier avec un délicieux côte du rhone Rouge Garance (35 euros), on reste das une fourchette de 140 euros à deux, ce qui, vu le coin, était prévisible.
Les Enfants Terribles, 8, rue Lord Byron, 75008 Paris (01.53.89.90.91) Fermé le samedi midi et le dimanche. Voiturier Map
Franchement, vu le début de votre post, je n'en comprend pas la fin : quel est l'intérêt d'aller claquer 70 € par personne pour du poulet pomme de terre et de la mousse au chocolat, aussi bien réalisés soient-ils ?? Zut c'est quand même un minimum non d'être bien faits, surtout que ça n'est pas sorcier et à la portée de n'importe quel cuisinier amateur un peu motivé ! il suffit juste de bon produits de base et d'un minimum de conscience professionnelle
OU alors c'est que votre métier vous fait tellement avaler d'horreurs surfacturées que la moindre chose bien réalisée vous rend bien indulgent.
Bref à ce prix, je cours chez Hissa Takeuchi, William Ledeuil...
Rédigé par : Emma | 19 octobre 2009 à 18:15
Simon est tres amusant. Mais Simon ecrit ses critiques pour les rupins.
35 le rouge garance, soyons serieux. 140 a deux pour du poulet roti et de la mousse au chocolat? Oh c'est tellement chic, really...
Reviens sur Terre, hombre. Tu vaux mieux que ca. Ou pas?
Rédigé par : Zorbek le Gras | 06 septembre 2009 à 12:33
Je n'y connais pas grand chose en vin mais le prix dépend peut-être de l'année ?
Rédigé par : Gas | 03 septembre 2009 à 18:33
Le Rouge Garance (le vin de Trintignant si je ne m'abuse) à 35 €, c'est de l'essorage de porte-feuille sacrément gratiné tout de même.
http://www.eccevino.com/fr/loc/France_67/Rhone_253/none_253/Cotes-du-Rhone_691/Domaine-Rouge-Garance_11111?tab=tab-regions
Rédigé par : Thierry Richard | 03 septembre 2009 à 17:49
Relisez vous !
Rédigé par : AB | 02 septembre 2009 à 15:17