Le voyage continue avec des hauts et des bas. Aujourd'hui, au déjeuner, à Tokyo, petite visite plaisante à l'adresse de Joel Robuchon. On retrouve le même esprit parisien à Roppongi Hills. Un service au comptoir avec les cuisiniers habillés de noir (si triste !) travaillant derrière. Ils sont tous japonais mais disent régulièrement «oui chef !», histoire de donner un peu de couleur locale. Le principe de l'Atelier est simple : les plats sont travaillés devant vous (en fait, la cuisine est un peu plus en retrait) et vous dégustez des petites portions de plats dans l'esprit des tapas espagnoles. C'est simple, bon et ne fait pas travailler trop l'esprit. Voila pourquoi cette formule marche. On est loin bien entendu de l'esprit de Robuchon qui lui était un chef très technique, presque maniaque, prussien dans sa façon de travailler. Ses plats étaient comme une horlogerie suisse avec une esthétique très fixe, presqu'immobile On en est donc loin avec ce gaspacho à la tomate et ses croutons désarmant de simplicité. En fait j'avais commandé des asperges avec des lamelles de saint jacques qui avaient l'air d'être très bonnes. Ce n'est pas grave. Ce genre de faute peut arriver partout et cela ne signifie rien sur la qualité du service courtois et souriant. Dans un grand restaurant c'est une vraie erreur, ici (il s'agit d'un snack de luxe) c'est une touche humaine, qui à la limite, rassure. Le reste du repas était fort correct avec du bar poêlé et ensuite un fromage blanc plaisant avec un coulis de fruit rouge. C'est un peu cher, mais l'ensemble reste convenable avec un bon esprit gourmand. Il n'y a rien à dire, ce qui peut paraitre troublant.
PHOTO/F.SIMON
J'ai particulièrement apprécié cette série sur les restaurants des grands chefs français à Tokyo.
Plus particulièrement, pour l'Atelier, je dois dire que j'ai été particulièrement déçu. En fait, comme écrit dans l'article, il s'agit au mieux d'un "snack de luxe", qui est situé dans un des complexes les plus branchés de la capitale (Roppongi Hills), ce qui amène une clientèle aisée qui sera prête à payer des sommes rondelettes pour une nourriture pas forcément à la hauteur. Car si la nourriture française est très prisée à Tokyo, c'est surtout les petits restaurants français de quartier qui étaient recherchés, car ils offrent des rapports qualité-prix absolument incroyables. C'est seulement récemment que les Tokyoïtes commencent à rechercher la haute cuisine de manière plus généralisée. Et ces restaurants en profitent un peu trop à mon avis.
Ainsi, à l'Atelier, on reçoit des portions de taille simplement ridicule (même pour les standards japonais)... Une soupe de raviolis au foie-gras avec deux malheureux raviolis, ce n'est pas acceptable. Car les prix restent élevés, même pour un lunch. Je pense que beaucoup de restaurateurs surfent sur cette vague.
Pour ceux intéressés, http://www.secret-japan.com/restaurant propose des critiques (en anglais) de quelques 250 restaurants à Tokyo, essentiellement de la cuisine non-japonaise, avec un certain nombre de restaurants français... moins chers et plus intéressants que l'Atelier de Robuchon...
sanji
Rédigé par : sanji | 04 août 2007 à 13:08