Paris. Pour vous, je suis allé au Divellec

Croyez-moi, c'est bonbon !

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Divellec, ces très chères nouveautées

Matthieu Pacaud est là ce soir à surveiller le départ de son nouveau navire, Divellec (ex-Le Divellec). C’est toujours curieux de voir un chef en salle. C’est comme si le chauffeur de taxi venait vous retrouver sur la banquette arrière. Mais ce n’est pas grave, aujourd’hui c’est ainsi. Tout se déplace. A ce rythme, on ne devrait pas tarder à passer derrière les fourneaux, faire la plonge et la baby-sitter de l’étoilé. Ce n’est pas gênant, après tout, c’est toute une époque. Irrationnelle. En tout cas, les clients sont bien assis. Ils vérifient du postérieur la qualité des tissus, du rembourrage des banquettes. Et là dessus, cette adresse rutilante allongée au bord des Invalides a du répondant. On a du y verser des brouettées de billets, les chiffres les plus dingos sont annoncés et rien que le générique des associés et participants en jette plus qu’un peu. Matthieu Pacaud poursuit sa course en avant. Non content de ses une étoile (Hexagone, avenue Kleber), plus deux-étoiles (Histoires, avenue Kleber), plus trois étoiles (avec son père Bernard Pacaud, à l’Ambroisie, place des Vosges), il veut la suite (Macao, bientôt) et donc ici (une, souhaite t il). Logiquement, le Michelin devrait donner l’étoile, il suffit de glisser la pièce dans la fente et d’appuyer sur le macaron désiré.

img_9724Et l’assiette dans tout cela? La pastilla de thon fut sincèrement superbe dans son coffrage croustillant et ses maraccas de saveurs et épices ( coriandre, câpres, pistache, olive), une réussite percutante qui aurait pu déstabiliser le saint pierre à l’oseille, judicieusement cogné par des cocos de Paimpol à la moutarde de Cremona. Vinrent alors les desserts. Grosse surprise, alors que l’on s’attend dans le cadre du menu à 90 euros (tout de même) à quelques sortilèges bien envoyés, voici  des pâtisseries hautement banales semblant  extraites d’une armoire réfrigérée, notamment un macaron qui avait du passer un sale quart d‘heure (une « deshibernation » foireuse), s’abandonnant sans élégance et parfums. C’en était tellement déconcertant qu’il nous sortit illico de notre torpeur mordorée. Ce qui n’est pas gênant non plus, tant le lieu est agréable, la clientèle civilisée (on parlait même de phacochères à la table voisine et de riad à Marrakech, voyez vous), le service hautement appliquée. Si ce n’est au départ, personne pour nous dire au revoir. Alors nous avons salué une table interloquée. L’époque doit être ainsi.

Les meilleures tables: Partout des coins et planques, alcôves et banquettes. Il y a même la possibilité de dîner au bar (extra!).

Dommage. Pfou, les desserts zéro du menu à 90 euros.

A emporter. Il faudrait retrouver le superbe dvd réalisé sur l’Ambroisie: « les secrets de la cuisine de Bernard Pacaud ».

Divellec, 18 Rue Fabert, 75007 Paris. Tel.: 01-45-51-91-96.  Ouverts tous les jours (bravo!).

Décibels: 76db, conversation septième arrondissement.

Mercure: 21°c, sous haut contrôle.

L’addition. Là, ça se corse: comptez 150€ par personne à la carte, ou alors se rabattre sur le menu à 90 euros.

Minimum syndical: logiquement au déjeuner, on doit pouvoir s’en sortir dans les 50 euros.

Verdict: très cher payé quand même.img_9725