Paris. Loulou sort du bois…

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Il y a peu, on connut, au Musée des Arts Décoratifs, à Paris, le spectaculaire emplafonnement d’un « grand » chef, venu cachetoner et se mangeant une tarte mémorable dans ce lieu superbe donnant sur les jardins du Louvre. Jamais simple ces lieux bénis des Dieux. Ils en ont en eux un venin redoutable: la tyrannie de la beauté et par là donc, l’hystérie d’une clientèle aux humeurs hérissées. Pour cela, il fallait des pros de la girouette, à savoir des restaurants à la mode (Monsieur Bleu). Il y faut toujours doser, tout en outrant les musiques, les ourlets des jupes des serveuses. Il faut le cynisme d’un docteur Mabuse pour que le chef ne prenne pas le melon et lève le pied sur la pédale. Qu’il délivre une cuisine comprise par tous. Une sorte de gastronomie pour les Nuls, que l’on puisse lire la carte en un battement de cils, un espéranto mondial au babil gentil et sourcé. Pour cela, le répertoire italien s’y colle toujours. C’est un peu la bonne à tout faire de la cuisine sur terre. Parce que c’est une cuisine de mamma, compréhensive, heureuse et simple. Faut il encore la faire avec bonne humeur, humilité, et respect. Disons que Loulou ne se foule pas trop. Il assume, déclenchant des tomates farcies honorables, un vitello tonnato (22 euros !) joli et donc commun. Les spaghetti à la vongole ont les praires inondées dans un bain d’huile pendant que les desserts s’entartent joyeusement. La coupe « très gourmande » aux fruits rouges ne l’est pas du tout; les glaces dites turbinées à la minute, le furent sans doute dans l’heure et arrivent avachies, froides (et non glacées), sucrailleuses. Comme si les nourritures tendaient leur postérieur pour ramasser un coup de martinet bien mérité; intervention que ne renierait pas une clientèle revenue de tout, joliment friquée et le montrant plus que de raison. Ne pensez pas pour autant que cette adresse ne  présente guère d’intérêt. Disons qu’il ne se situe pas dans l’assiette, mais dans le spectacle de la comédie humaine. Et pour cela, l’addition outrageuse est plus que justifiée. Et en cela, Loulou est irrésistible.IMG_7521

Meilleur table. Certes sur la terrasse, mais personnellement, je prendrais celle dans la première salle à droite, pile dans l’axe de l’entrée pour savourer l’entrée des stilettos et des taciturnes en barbe de trois jours. A se damner.

Dommage. Si le chef le voulait, ce pourrait être bon.

A emporter. L’idée d’utiliser le velours en tissus d’ameublement; en version pêche de vigne écrasée;

Loulou, Musée des Arts Décoratifs, 

107 Rue de Rivoli, 75001 Paris

Mercure. Le restaurant déployé en deux niveaux et vaste terrasse se joue en baies vitrées largement ouvertes; donc à température ambiante.
Décibels. 89 db avec une sono déterminée;

L’addition.

Minimum syndical. Comme nous sommes dans l’univers des enfants gâtés, on peut à la limite juste commander avec dédain une salade, personne ne vous mouchera.

Verdict: go ! (mais, vous êtes prévenu).