Oran. Les rues de la ville, la vie sans filtre

(suite de la visite)

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La grande force d’Oran, c’est sans doute son humanité, son insouciance. Sa façon de vivre hors du monde. Plonger dans les rues de Ville Nouvelle ou de Planteurs appartient aux frissons de l’ivresse urbaine, au bord de l’aventure. On peut ainsi se promener, musarder, flâner des heures durant, laisser se superposer les époques qui s’effritent du haut des balcons. Le marché, certes et son massage des étoffes et des humeurs, mais aussi les heures vespérales avant que le jour ne renonce. C’est peut être au petit matin qu’Oran est la plus démunie. Elle n’est pas encore réveillée. Elle est sans s’en rendre compte, offerte et intacte.

le gout de la ville: l’iode, le sel,

Comme bien souvent de l’incompréhension nait ensuite l’indulgence puis arrive les premiers rayons de soleil. On renoncera donc aux canons occidentaux de la cuisine, sa technique obéissante et la tyrannie des produits. Passer alors vers une convivialité bonhomme, apaisée, partagée. Avec ses saillies comme le karantika (pois chiche, oeuf battu, cumin, harissa glissés dans un bout de baguette) des  petits gâteaux jouant avec le miel, les dates, l’oisiveté d’un appétit indocile. Cela dit, viendra bien un moment où la cuisine oranaise décidera de passer un cap, et s’amusera à épater la galerie.

Quelques adresses recommandables…

img_7367Restaurants

La Comète.

Solide institution ronronnant admirablement au dessus des poissons grillés, paella de qualité banale. Clientèle en majorité masculine tramant dans un décor Cinquante. Parfait. 1, rue de la Paix. Tel.: 041-29-45-84.

Le Corsaire

Rendez-vous oranais avec terrasse sur la placette. Carte prévisible et sans surprise avec poissons grillés, bricks, paellas (spécialités).

9, place de la République. Tel.: 041-15-31-20.

Le Petit Chalet

Site idéal déployé tout en terrasses en quinconces descendant onctueusement vers la mer. Nourritures en roue libre, mais accueil charmant. Comptez 20€. Ain Franine, Kristel. Tel.: 042-35-66-47.

La Villa Saint Tropez. Avec un nom pareil, on ne peut être que très private, un brin snob et superbement marseillais comme le patron que tout le monde appelle par son prénom (Eric), même si on le connait pas. Cuisine appuyée sur des tapas, des poissons du jour et aussi des spécialités marocaines à qui les commande. Beau patio intérieur. Attention, il arrive qu’ici on refuse l’entrée. 31, rue du Général Darbonville, quartier Gambetta, / Rue Mohamed Ben Tayeb. Tel.: 0542 35 66 47.

Le Titanic. Dans le coeur de la ville, solide tanière au rez de chaussée bienveillant et prévisible dans ses pénombres, alors qu’au sous sol s’épanouit une véritable enclave hispanophile. Nourritures bonhommes. Retransmission de matches pendulaires. L’heure de l’apéro fait partie des atouts de la maison. 5, rue du Président Ho Chi Minh. Tel.: 041-33-40-03.