Oran. Kamel Daoud, un amoureux transi de sa ville

la rencontre

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Se glisser dans une ville, cela se prépare avec des musiques, des textes. Ceux de Kamel Daoud par exemple. Son livre « Meursault, contre enquête » , -la mise en creux de l’Etranger de Camus-, est le magnifique entrelacs d’une glycine contre une grille. Qui finit par la soulever. C’est l’une des douces victoires de Daoud sur Camus. Son regard sur la ville est d’autant plus incisif, mordant qu’il y a dans les morsures de Kamel Daoud, l’appétit d’un baiser. Il parle de la composition de la ville, de sa nonchalance, de l’esprit des ports: « Oran, ce n’est pas la porte de l’Algérie, c’est sa fenêtre . Elle n’a pas les vices de la capitale ». Après la visite de la ville se fait tout autrement, il y a des consonnes et des voyelles dans le vent, plein de mots dans les regards. Oran continue d’être littéraire.