Italian Lounge, faut pas pousser Mémé dans les sorties…

Paris, Défense, Sofitel

Hier, le Figaroscope présentait un dossier sur les tables du quartier de la Défense, à Paris. Et pourquoi, pas ?! En voiture…

Sacrée Défense, sorte de petite enclave de l’an 2000 avec quelques poches d’êtres humains enfermés le soir venu. On se perd bien évidemment, on zizague dans les tunnels, comme une gélule dans un estomac. On maudit le béton, les fléchages sadiques. Le rébus fait partie de la poétique de la Défense. Car un moment donné, lorsqu’on a rongé tous ses freins, apparaît la terre promise. On a envie de caresser l’inox de l’ascenseur, d’embrasser le portier (ou de l’étrangler, à chacun ses marottes), puis nous voilà plongés dans la grande lumière, une grotte à la Platon, une anfractuosité dans l’immensité, les mineurs du Pérou. Les cadres sont en bras de chemises, courbés autour de leur cocktail , un œil rivé sur le match de football Arsenal-Barcelone. Tout cela semble si étrange. Il y a même une femme au bar (une seule), rigolant alors que les Anglais viennent de se   manger un but (26eme, Szczesny). A une tablée de rosbifs, la désolation est palpable. Mais d’une louable dignité, un des grands garçons lâche même un <oh> désolé si mignon, qu’on a envie de lui offrir une nouvelle bière tiède.
Les nourritures.  La cuisine  est recherchée avec des compositions complexes, mais jamais, ne pourfend véritablement. La tartelette fine aux légumes est en fait un drôle de biscuit tartiné de crème d’avocat avec quelques légumes et salades, c’est petit ramassé, ce pourrait être bon, c’est self. Itou pour les poissons, cabillaud laborieux et saint-Pierre poussif aux cuissons sans doute troublées par l’égalisation londonienne (78eme, van Persie). Huit lions britanniques rugissent dignement en soulevant leur postérieur.  Desserts présentés sur plateau avec les gimmicks des années 2000, verrines, seringues de jus de menthe et cheese-cake au goût de lait concentré. Tout cela part d’un bon sentiment, mais le chef devait être dans le replay du but de la victoire (Archavine, 83eme). Mini danse du scalp effectuée sous les vélums de l’atrium par les Britiches.

MAIS ENCORE…

Le service. Dans cette brave désolation active, le personnel est toujours admirable. Il se décarcasse, essaie de sauver l’ambiance, soutient à bout de bras cette assistance désoeuvrée, tous ces grands garçons pianotant leur blackberry comme une gaule au bord de la rivière. Le sommelier se remue et surtout le portier Frantz, de Sainte Lucie, raconte ses trente années de bons et loyaux services, raconte l’arrivée des clients à bout de nerfs. On rigole. Frantz : <la prochaine fois, je travaillerais dans un hôtel au bord de la plage>. Lui, est extra.

Est ce cher ? Hou la, en regardant de près, 17 euros la tarte de légumes, ne faut pas pousser Mémé dans les sorties, le saint pierre à 39€, le cheese-cake à 13,50$. Limite correctionnelle.

Faut-il y aller ? Non.

Sofitel la Défense, Italian Louge, 33, esplanade du Gal de Gaulle, la Défense (01.47.76.72.30). Tous les jours mais snacks les samedis et dimanche midi).

Paris, Defense, Sofitel

 

  • Sylvie
    10 mars 2011 at 21 h 33 min

    Effectivement cela ne fait pas du tout envie. C’est hélas assez habituel à la Défense

  • Gould
    10 mars 2011 at 22 h 37 min

    Une pizza « Brahms » à Vaison la Romaine: brousse, mozzarella, champignons, pesto. 9,50€
    Dans l’estomac de midi jusqu’à la gare de Lyon.

  • Sylvain
    11 mars 2011 at 8 h 30 min

    Comment savoir si c’est vraiment mauvais, alors que les photos ne sauvent rien? Quel appareil utilisez vous?