Ile Maurice. Premières impressions. Le malentendu rayonnant…

DSC02552Il y a peu pour Air France Magazine, j’ai eu la chance d’aller sur l’ile Maurice. Pendant cette semaine, je vais vous raconter un peu tout cela…

La destination semble  tellement familière que le malentendu n’est pas loin. En effet, cette île de l’océan indien ne se ressemble pas. Elle porte au delà un hédonisme multi culturel bravant le soleil et les plages.

Parfois, le voyage se referme comme un piège. On l’avait préparé à la va-vite; dessiné à traits épais, un soleil, du sable blanc et un cocotier incliné. Il ne manquait plus que le peignoir en éponge, le jus d’orange. Ce genre de scénario se termine mal. Mais on ne s’en aperçoit pas. Du reste, il suffit de scruter dans les aéroports le visage des vacanciers. Ils sont partis en « vacance ». Comme dans un vide. Ils en repartent avec le regard délavé, l’esprit confus, laissant aux appareils photos le travail de mémoire, à l’épiderme le souvenir du soleil. l’Ile Maurice, sur l’Océan Indien, appartient sans doute à ces grandes victimes des malentendus de voyage. On aurait aimé l’enfermer dans un cliché, et celui se venge en ne laissant si peu de traces.

Certes, il est fort possible de passer sur l’île comme un doigt sur une vitre embuée, glisser puis s’en repartir. Se vider l’esprit. Pourtant, le voyage, à qui s’amuse à se se pencher par la fenêtre  peut déclencher un trouble. C’est sans doute pour cela que les trains de jadis inscrivaient dans la transparence des fenêtres:  « e pericoloso sporgersi », il est dangereux de se pencher.

C’est sans doute aussi ce qui se produisit avec Brigitte Baranes. Elle jonglait (elle le fait encore un peu) avec les relations publiques, mettait en avant ceux qui le lui demandaient lorsqu’elle tomba en arrêt devant un petit hôtel posé. Il rêvassait sur le rivage de Poste Lafayette, le long de la route côtière. Il était à vendre. Avant que la nuit ne soit blanche, elle se décida, il y a trois ans, à franchir le pas. Poser son pied sur le sable fin et peaufiner une hôtellerie soignée, de charme et de chic. Non point de ces resorts barricadés sur eux mêmes, interposant matelas de plage, domesticité en nombre, musiques constantes tendues comme une laisse. Mais ouvert à l’île, à ses habitants. Elle même ne se reconnait plus. Elle respire. Elle écoute ses vrais rythmes. Elle fait partager à ses seize chambres et à sa table, cette dimension intimiste, équitable, respectueuse d’un pays. Celui-ci traverse cette maison comme le vent du soir. Il y a là comme une allégorie: laisser filtrer le temps, comme les feuilles de ravenale (l’arbre du voyageur) . Et ne pas s’interposer. Du coup, on a presque envie de faire comme elle: écouter, poser des questions, se laisser prendre par la main.

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  • Jacques Hiers
    17 mars 2016 at 17 h 44 min

    Quel dommage que cet hotel n’ait pas été ouvert lors de mes (nombreux) séjours à Maurice. J’aurais été ravi d’écouter son son…