Londres, l’adresse tonitruante: Pollen street Social Club…

 

Londres, Pollen, pierre

Petit tout à Londres, la semaine dernière avant de filer à Hambourg, j'y ai retrouvé Anissa Helou, dont vous avez le blogci contre. Adresse retenue par la diva des pianos, celle ci…

 

 

C'est tout de même quelque chose que ces restaurants de Soho, à Londres. Imaginez une ruelle pavée, glissant en chaloupant entre quelques échoppes, un soleil de septembre se faufilant. Un calme semi provincial, on devait jadis s'y faire couper la gorge sans même avoir eu le temps de se présenter. Aujourd'hui, dans Pollen street, une table fait un tabac : le Pollen street Social, de Jason Therton (ex- Gordon Ramsay). Faites attention, ne faites pas comme moi, juste en face, il y a également un Pollen Street restaurant. Le patron, du reste a l'habitude, sa salle est vide et bien sur, il n'y a pas de réservation indiquée. Encore affable, d''un geste las, il indique son vis à vis pour lequel tout Londres accourt. Lorsque vous entrez, c'est comme un hammam sonore, un bassin décibellique. Il doit bien avoir sur le coté de l'immeuble un bouton pour baisser le son, mais il est introuvable. Les Anglais, pardonnez le cliché, sont ainsi lorsqu'ils sont contents : ils catapultent de la diphtongue comme des hallebardes. Ca canarde sec, et vous aussi, pour demander le sel, devez PARLER EN MAJUSCULES. Cela fait partie de la chimie singulière des nourritures, une sorte de hourra food, galvanisée et pushy, dévissant dans le propos pour attirer l'attention. Il serait bon aussi d'oublier le cliché qui voudrait que l'on mange mal en Angleterre. Certes, il existe de glorieuses adresses pour cela, mais elles nous enchantent dorénavant, c'est vintage et fort heureusement inimitable. Dorénavant, on peut déjeuner excellemment (et cher) à Londres, car, en la matière, les frontières ont sauté. Le wasabi, le boulgour et le ceviche se mêle car, ici, on n'a de compte à rendre à personne, encore moins à l'Unesco et son patrimoine immatérielle.

Londres, Pollen mousse
Nourritures délurées donc, sans complexe, affranchies de tout, regardant par la fenêtre comme ce cabillaud surgissant comme un beau diable, assénant ses quatre vérités ; petits pois, beans, petits coquillages, le tout recouvert d'une mantille mousseuse fort intrigante baptisée <squid parsley emulsion>, ce qui signifie grosso modo une émulsion de calamar et persil. C'est bien simple dans le brouhaha survitaminé, ce fut comme une soucoupe volante, une apparition, une Vierge Marie. Après tout peut arriver dans cet incivisme sonore en tweed, qu'importe ! Le soir, interrogeant une voisine dans un diner collectif, sur ces mœurs curieuses, elle me regarda avec la même pitié lasse que le restaurateur esseulé :< Mais diable que fichiez vous donc à Soho>. Vous auriez vu ma tête ! Sans doute, une émulsion de calamar au persil. Pollen street Social, 8-10 Pollen street, London W1S 1NQ (020 .7290.7600) ; www.pollenstreetsocial.com

 

Londres