Cannes. Frissons d’y être, joie de ne pas en être…

DSC02462Riviera, la tentation du Sud

Pour le supplément des Echos, j’ai pondu un petit itinéraire rêvé pour cette époque du Festival. Bien évidemment, ce n’est pas la meilleure époque. Quoique, le Festival, c’est tout de même admirable. Et tout en même temps, être à Paris en ce moment est pur délice. Voici les quelques étapes suggérées. La dessus, vous me connaissez, je suis assez prévisible. Question de fidélité.

L’avantage avec la Riviera française, c’est quelle est gorgée de malentendus. On l’imagine percluse de félicité, longée de palmiers, surlignée à l’azur. Il n’en est rien. Disons que c’est plus subtil, fragmenté. Elle ne tombe pas comme un fruit trop mur. Il s’agit précisément d’aller le cueillir au bon moment. De le surveiller du coin de l’oeil et lorsque celui ci se détache, nonchalamment, le saisir. Nous rêvons ? Oui, rêvons nous…

Pour cela, il s’agit de déjouer tous moments d’inattention et  lieux communs. Une automobile fera l’affaire. Choisissez-la décapotable, histoire d’entrer immédiatement dans un cliché. Car ce que nous vous proposons dans lignes suivantes, c’est une approche cinématographique. Etes vous prêt ? Moteur.

Nous vous suggérons de placer une musique de film. Le silence n’est pas mal. Il est inimitable, rarement dupliqué, disponible à tout instant. Il est possible également de jouer une musique de riviera (variété italienne ou mieux la B.O de Henry Mancini, Breakfast at Tiffany’s; musiques de James Bond). A chacun ses gris gris.

La Merenda, pour poser le « la »

 La première étape de ce périple confidentiel débute à Nice. Ce n’est pas loin de l’aéroport, le temps de chausser vos espadrilles et vos lunettes de soleil, et vous voici devant la Merenda. Venez avant le début du service. C’est souvent la meilleure façon d’aborder un restaurant. D’abord parce qu’ici , il n’y a pas de téléphone. Donc pas de réservation. Si c’est en semaine, il n’y aura pas de problème surtout si vous voyez une bicyclette appuyée sur le trottoir. C’est celle de Dominique le Stanc, sorte de chef christique échappé des palaces. Ecartez le rideau de perles de bois et découvrez une salle pittoresque et ramassée. Le Stanc réalise en cuisine ouverte des plats poncés par la simplicité: farcis, daube de boeuf (à quoi est elle donc parfumée ? A l’orange!), fleurs de courgettes farcies, stockfisch (ragoût de morue), pâtes au pistou, tarte au citron à tomber se son tabouret. Lorsque vous sortirez de cette enclave nuageuse, vous aurez la sensation d’avoir posé une note musicale sur ce séjour sur la Riviera. Une mélopée simple, comme une ritournelle réchauffant l’âme.

La Merenda, 4, rue Raoul Bosio. Nice. Pas de téléphone. Comptez 35€.IMG_2913