Paris. Le Bal se bat contre les clichés frenchies…

DSC02424Récemment pour M, le supplément du Monde, je me suis rendu dans ce restaurant du nord de  Paris…

La gastronomie parisienne est devenue exubérante. Elle voltige, tape partout, excelle parfois, barbote souvent, radote, pince et pique. Dans ce savoureux bazar, il était tout logique que la cuisine britannique trouve sa place. Certes pas grande, mais quand même. On pense ainsi à la mouvance de Rose Bakery (Rose et Jean Charles Carrarini) qui depuis une vingtaines d’années essaime toute une génération d’adresses « responsables », soucieuses de santé et de mijoté maison. Dans la flopée d’adresses (parfois singées), il en existe une qui tient plus que la route, il s’agit du Bal, logé dans une impasse feuillue, étrangement baptisée impasse de la Défense, en plein Clichy. Fondées, entre autre par Alice Quillet et l’anglaise Anna Trattler (ex Rose Bakery justement), ce tea-restaurant cartonne non seulement avec son brunch (trop couru hélas) mais aussi au déjeuner avec des plats charmants, frais, à la diphtongue pimpante. Mieux vaut venir tôt pour goûter la respiration d’une cuisine toute simple avec régulièrement des plats comme le super welsh rarebit (toast à la Guinness, moutarde anglais  et cheddar), le kedgeree (riz épices, haddock fumé et oeuf). Lors de notre déjeuner, il y avait d’inscrit à la carte des betteraves, ticklemore (fromage de chèvre), crème fraiche ou encore l’anguille fumée au chou rouge.  Parfois, en fermant les yeux, on pourrait reconstituer un pub, les lumières de l’hiver au dessus d’une pork  pie, d’une cuisse de canard au potiron et pousses de moutarde. Ce qu’il y a d’irrésistible dans la cuisine anglaise, c’est bien souvent les desserts. Il y a là une dimension décomplexée, un laisser aller radical comme avec le clafoutis aux figues, le beenleigt blue et son chutney. On se dit alors que les clichés sur la cuisine anglaise pourraient enfin sauter. Mais c’est oublier notre coté chauvin et  matamore juché sur sa motte de beurre. So frenchie, n’est il pas ?

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Meilleur emplacement. Le long de la baie vitrée, sinon en recoins. Attention vite bondé, notamment au brunch. Notre conseil tient de l’évidence: venir tôt. Ou tard.

Dommage. Dès qu’il y a trop de monde, l’adresse perd son charme.

A emporter. L’idée de donner au dessert, sa respiration, sa fesse et  sa crème fraiche.

Passage à l’acte

6 Impasse de la Défense, 75018 Paris. Tel.: 01- 44- 70- 75- 51. Fermé lundi et mardi. Ne sert qu’au déjeuner. Tea time of course.

Décibels. Lorsque la salle est pleine, 89db. c’est la récréation.

Mercure. Avec l’hiver proche, la température devrait augmenter avec la cuisine ouverte.

Addition. Comptez dans les 30-40 euros.

Minimum syndical: formule au déjeune à 5 euros.

DSC02426Verdict: let’s go !