Paris, j’adore l’Essentiel !

Paris, Essentiel, salle
C’est bizarre, il suffit d’accoler quelques mots pour qu’immédiatement une sorte d’étincelle jaillisse. Vous connaissez tous le Villaret, planqué dans une petite rue derrière la République. La table excelle dans un registre bistrotier de première main, épaulé par une carte des vins brillantissime. Pour mémoire : 13, rue Ternaux, 75011 (01 43 57 89 76). Il se trouve que le Villaret vient d’ouvrir une sorte d’annexe sur la rive gauche, rue d’Alésia. Dans ce genre de configuration, ni une ni deux, il s’agit de foncer voir la merveille et vous la rapporter fissa, ligotée et farcie comme il se doit.
Le genre de l’annexe est souvent une providence. La table mère n’en peut plus de briller, elle souhaite se débrider en réalisant une petite bombinette nacrée et manucurée. C’est souvent une aubaine : on hérite des mêmes fournisseurs et surtout d’un savoir-faire de chef Mohican. Parfois, et ce n’est jamais vraiment gênant, le bouchon est poussé un peu trop loin : c’est à nouveau trop parfait, coincé dans les retranchements, sans respiration possible. Ici ? C’est la version décontractée du Villaret. Une sorte de café tabac brasserie déluré mais pas trop haut perché. Pour autant, l’adresse, cravache, assène une grande ardoise toute simple mais clairvoyante. Ce n’est pas la version du Villaret a capella, mais ce n’est pas loin.

Paris, Essentiel, paté n croute
Prenez le fromage de tête, épais comme une paume (pas de pianiste mais de bûcheron), solidement harnachée, variant les morceaux et les reliefs, il est magnifique, mais à entendre mes camarades de table, jouant les effarouchés de la virgule, il ne serait pas assez « assaisonné ». Va pour la réserve, pour leur faire plaisir. Mais la prochaine fois, je vais les emmener dans une cahute du coin, histoire de faire sauter leur monocle et les « assaisonner » au tintouin. C’est toujours la même chose avec les Parisiens, dès qu’ils sont contents, il faut que ça grince !

Paris, Essentiel, hachis
Le parmentier de boeuf arrive avec les emblèmes du genre. À savoir : brûlant. Bing, on se caramélise gratis le dôme du palais, on a les yeux qui implorent, et le verbe rare. Ce n’est pas plus mal. Ça fait des vacances. Après, il va falloir choisir ses mots : impec ! Macreuse et queue de boeuf et ce, en quantité jouissive. Le plat est un enchantement et, en ces journées de neige, comme une hostie divine.
  Service d’un vrai bon professionnalisme bistrotier avec la décontraction bonhomme mais le renseignement placé. En ce qui concerne la clientèle, voisins descendus en chaussons, chasseurs de table, solitaires, mauvais garçons grinçants joyeusement…
Comptez 30 euros par tête de pipe.
 Extra : et en plus, c’est ouvert tous les jours de 7 h à minuit !
L’ESSENTIEL 168, rue d’Alésia, XIVe. Tél. : 01 45 42 64 80. Photos F.S.

Paris, Essentuiel, plat 2
  • michel szer
    22 février 2013 at 11 h 03 min

    ouf enfin de bonnes nouvelles de la rue d’alésia,mais toujours rien sur st trop,pas grave allons dans le treizième merci!!!!