Voyager: rituels du retour

Journal d’un promeneur…IMG_20141221_221651

 

L’Européen, jouer avec le pire

 

C’est toujours bien de se créer des rituels. Histoire de ralentir le temps. C’était l’autre soir au retour d’un bref voyage à Rodez. Finalement des gares, on en fait un usage compulsif. Elles nous servent, mais rarement nous les utilisons. Il faudrait y flâner et non foncer comme des dératés. Acheter les journaux, se diriger vers sa voiture d’un pas serein.DSC00258

Pour les retours, pourquoi donc se précipiter vers la maison, faire la queue aux taxis. Ce dimanche, vers 21 heures 30, l’idée consista à opter pour une brasserie située face à la gare de Lyon. Style l’Européen ! Pouah vont faire certains. Certes. On ne saurait vivre éternellement dans l’excellence et dans les choix impérieux. Aurais je dû me rendre chez Garnier, au Dôme ?!DSC00261

Parfois, la facilité a quelque chose de bon. Je m’attendais au pire. Et ce fut presque le cas, à l’accueil. On voulait absolument nous placer sur une petite table coincée contre la vitrine alors que des rangées spacieuses nous faisaient de l’oeil. Hélas, cette partie de la salle fermait, le service vaquait ailleurs. Dans ces cas là, il faut être un peu lourd. Trainer des pieds. Refuser tout simplement. Se faire même à l’idée que l’on puisse aller ailleurs. Et cela fonctionna. Nous avons récupéré une table formidable, au calme.

Le serveur, un black souriant, fut un modèle du genre. Des frites avec les huîtres ? Mais pas de problème. Plus de glaçons autour du vin blanc ? Mais tout de suite. Les huîtres furent vaillantes, correctes; les bulots parfois fatigués, le pain sans âme, le beurre en plaquette. Le café liégeois fut très honorable. Pour être franc, nous avons passé un moment délicieux. Le bourgogne blanc nous enivra lentement. Nous étions presque en pyjama dans la rue déserte…DSC00259