Casa Bini : faut-il y aller ?

  • Poudensan
    2 mai 2014 at 13 h 55 min

    Merci François pour ce commentaire (et pour tous les autres) car ce sentiment exprimé correspond à une pratique assidue de Casa Bini depuis 20 ans : c’est toujours constant, et bien exécuté.
    Sinon, autre adresse vers Drouot : I Golosi, avec une cuisine plus proche de la bonne trattoria, très goûteuse.
    Toujours très heureux de vous lire et de vous entendre !
    Philippe

  • Inconnu
    13 mai 2014 at 2 h 36 min

    Si vous etes nostalgiques de vos meilleures soirees toscanes, a Greve, Rada, Gaiole ou la Maremma, mais exiles a Paris loin du soleil, des oliviers et des hautes vignes du sangiovese, courrez immediatement vous consoler a la Casa Bini.

    C’est un endroit secret ou n’entrent en principe que les inities. Amoureux des paillettes et du bling bling, passez votre chemin. Saint-Germainistes amoureux ou curieux, poussez la petite porte blanche en contreplaque et ne vous arretez pas aux abords exterieurs un peu austeres de votre nouvelle deuxieme « maison ».

    Tout ici est un concentre d’essence d’Italie.

    Le decor d’abord. La sobriete des auberges toscanes. Des tables en bois sans nappe. Des assietes en faience, peut etre achetees a Regello… Et aux murs des souvenirs de famille et de voyageurs, photos qui figent un regard ou le reflet du soleil dans un ruisseau.

    Drapee de noir, une escadre de serveurs, pour la plupart transalpins, acheveront de vous transporter entre Florence et Sienne des leur bienvenue. Vous les trouverez peut etre a l’abordage un peu austeres. Serieux comme des combattants a Montaperti. Rudes comme des paysans sabins. On se mefie de ceux qu’on ne connaît pas. Ici on ne se tape pas sur le ventre des le premier jour. Mais si vous appliquez a ces hommes la même attention qu’au decor de l’auberge, vous ne vous arreterez pas a l’apparence. Et si vous donnez quelques gages de vos bonnes dispositions et etes juste un peu attentifs, alors les visages et les coeurs s’ouvrent tout grand et le soleil transperce laissant loin derrière les tracas parisiens.

    Preferez la carte du jour et si vous avez la chance d’y etre quand on a recu ce jour des poulpes, alors faites immediatement le serment de ne jamais passer plus a cote de la superbe insalate di mare.

    Il faut ensuite suivre l’usage des trois plats italiens. La pasta doit rompre l’ordre « normal » des choses. Elle prend ici toutes les formes et toutes les couleurs, jusqu’au noir de l’encre des seiches, au gre de la fantaisie du chef. Choissisez sans possibilite de vous tromper, les « trinacria » (aubergines, courgettes, tomates cerises, safran), les « romana » (artichauts, asperges et tomates cerises) ou l’incroyable pasta al ragou .

    Le reste est a l’encan. Vous finirez avec les peccorini misti a l’incontournable confiture de poire et le dessert des vieux toscans : les biscotinni trempes dans le vino santo.

    Ah oui, j’oubliais : des que vous arrivez, demandez « due bicciere de vino bianco de la casa » et les olives vertes de Lucca, pour lesquelles seules le voyage a genoux depuis le Pont Neuf aurait sa juste recompense…

    Mais au fait… n’en parlez pas trop ! C’est déjà si difficile d’y trouver une table…