Les nuits d’Alexandre J : TROUW à Amsterdam

Il y a des premières fois mémorables. Il fait froid, je suis perdu et loin de chez moi, je cherche mon chemin… Je prends ce virage et tombe sur une usine. Trouw en toutes lettres sur la devanture. Mais est-ce bien là ? Oui, le temple de l’électro Néerlandais se trouve bien dans les bas fonds de cette imprimerie. A la base, Trouw est un journal protestant des Pays-Bas, mais cette foule devant l’entrée n’est pas là pour gratter du papier. Nous nous sommes tous donné rendez-vous pour écouter les meilleurs DJ de passage à Amsterdam. La crème de la crème de la musique électronique.

Trouw1Son entrée se mérite, non pas pour les 20€ (sans consommation) qu’il faut débourser, mais l’heure d’attente à la porte pour y pénétrer. Ne soyez pas frileux, soyez patients, descendre la cage d’escalier de ce complexe industriel en est la récompense ! Ici, pas de touristes : c’est une adresse d’initiés. Depuis la file d’attente, j’entends les BASS… Ça résonne, elles nous appellent. J’ai hâte. Plus que quelques mètres… me voilà !

Immense. Le lieu est impressionnant. Où donner de la tête, moi qui ai l’habitude des petits clubs parisiens ? J’ose m’avancer, fendre la foule. Je m’engage sur un boulevard. Une véritable fourmilière dont le dress code, c’est de ne pas en avoir… Débardeur, t-shirt trop long, lunettes de soleil, je dois dire que c’est un véritable bonheur d’assister à cela, de ne pas être coincé dans un genre, de ne pas se raconter d’histoires.

trouw4Je décide de me rendre au cœur du Trouw, dans le sous-sol du sous-sol, là où la fête bat son plein. Là où les lasers illuminent la pièce. J’ai rarement assisté à un tel spectacle, tout y est. Un DJ qui sait se servir de ses platines, une assistance qui sait bouger et se déhancher, des barmans souriants qui pratiquent des prix bons marchés (environ 5€ le verre). J’y suis, j’y reste ! J’ai enfin trouvé ma bonne adresse pour passer mes nuits Amstellodamoises. Loin des touristes, loin des clichés, là où me faire bercer par un soundsystem puissant.

Il ne m’en faut pas plus pour me retrouver sur la piste, me mêler à la foule, déambuler…

trouw5L’artiste derrière ses platines est en plein milieu de la salle, son set est parfait, il sait nous retenir. Mais le lieu est immense et la nuit trop courte, je m’aventure dans la pièce d’à côté, une piste de boolwing à l’horizon. Aucun rapport mais l’idée de pouvoir faire voler les quilles sur les coups de 4h du matin me fait sourire. Les entrailles du Trouw regorgent de surprises, je préfère conserver une partie de l’aventure pour ma prochaine venue. Je retourne dans la salle du bas. Je ferme les yeux, il est 4h passé et la musique monte. Le jeu de lumières éclabousse la salle, je le sens à travers mes paupières, c’est un monde parallèle en plein cœur de la ville.

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4h… 4h30… 5h06… 5h52… 6h05 ……

En ouvrant de nouveau les yeux, je découvre la lumière du jour, il est plus de 6h : déjà l’heure d’enfourcher ma bicyclette. Je les laisse là, mes amis d’une nuit. Ici elle se termine seulement lorsque la foule s’épuise. Moi, je remonte à la surface. Il fait déjà jour et le soleil se déverse sur les canaux. Au coin de la rue, je tombe sur un vendeur de journaux, je lui achète le Trouw, journal qui pour moi est celui du lendemain, une matinée de sommeil m’attend avant de lire les gros titres.

TROUW, Wibautstraat 127-131, 1091 GL Amsterdam, Pays-Bas

http://www.trouwamsterdam.nl/en/