Café Trama, bien senti, je prends !

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Parfois, c’est à se taper la paume sur le front… Lorsqu’on tombe sur un petit café comme ça, on se pince. Pourtant, le postulat est simple comme un croissant. Un angle de rue, un bistrot, un comptoir, des tabourets, une cuisine et de la bonne humeur. Pourtant, on est dans un VIe arrondissement bien rangé, boutonné de près. Ici donc, le carrelage, les chaises bistrot, les discussions à bâtons rompus, on est un peu dans l’alphabet basique de la restauration. Sauf que bien souvent, il y a de l’entourloupe dans l’air. On ne joue pas le jeu, on triche, on rabiote, on achète le magret dans les greniers grimaçants de l’agro-alimentaire, on singe, on fait semblant. C’est, du reste, une des grandes pantomimes parisiennes que d’agir de la sorte. La séduction ou son simulacre. On en ferait des livres (Jean Baudrillard), les vacuités du mensonge, la fibre sadique parisienne, son masochisme…
Paris, Trama, tartare
Bah, par chance, parfois, dans un coin de rue, une autre chanson se déroule. Tant pis pour les autres, tant mieux pour nous. Cela s’appelle Café Trama, c’est assez récent et franchement, c’est la bonne affaire de la semaine.
Au moins, l’ardoise ne tortille ni ne chahute dans le cérébral : pot de rillettes (7 eur), gambas poêlées citronnelle et gingembre (10 eur), crostini de foie frais-chutney pommes-figues (12 eur)… Pour notre part, nous avions partagé un confit d’aubergine et courgette- mozzarella et basilic (10 eur) pour embrayer tout de go avec le burger Desnoyer-Poujauran, petite bombinette de choc, solidement cravachée dans tous les angles et délivrant son coup de boule attendu. Le tartare n’était pas mal non plus dans ses dentales et sa barbarie civilisée ; quelques pommes de terre gratinées et une écume de salade. Il restait encore un peu de faim et d’appétit pour une crème caramel familiale et doucement caramélisée. Impec !
La clientèle est de quartier et de bonne tenue avec ses entre-soi, son comptoir à solitude sereine, bref le café avec son babil, sa messe chantée, son brouhaha urbain. Bien. La jolie patronne dirige son monde, ajuste la toile de l’auvent, entrouvre la porte, apporte le pain et l’addition pendant que les serveurs distribuent la bonne parole.  Sincèrement, vu les prestations et la qualité des produits, on s’en sort correctement. 30 eur. Logiquement, à l’heure du déjeuner, on doit se bousculer ici.

Café Trama, 83, rue du Cherche-Midi, VI
e. Tél. : 01 45 48 33 71. Tlj sf dim. et lun. de 10 heures à 22 h 30 (déjeuner jusqu’à 14 h 30).

Paris, Trama, hamburger
 

Photos FS

  • Gould
    30 septembre 2013 at 8 h 47 min

    Et le Cette aloes?! C’etait quand meme rudement bien non?
    😉

  • patrice merville
    30 septembre 2013 at 20 h 44 min

    Apparemment il n’y a pas de vin.

  • Grougrou
    11 octobre 2013 at 22 h 40 min

    Un resto conseillé par Francois Simon et le fooding c’est forcement un bon choix, un bon moment… Et bien non ! Certes la qualité des plats est là. Mais l’ambiance, une catastrophe ! Nous étions installés avec ma femme depuis 10mn quand une table de 10 hommes la quarantaine, amis du patron, est arrivée claironnant « ah tu nous as mis au fond, tu as honte, on fait trop de bruit! » Sauf que le fonds c’était justement à coté de nous… Après 10 autres minutes les discussions se sont echauffées, le volume est monté et là impossible de s’entendre. Aors d’autres tables se sont plaintes, et nous aussi d’ailleurs, et le patron de nous dire qu’en effet ils abusent et de nous conseiller de leur dire de faire moins de bruit. Bref une soirée gachée. Si la cuisine fait très bien son travail, ce n’est pas le cas de la salle. Quand on sait qu’une table va faire du bruit, soit on la refuse, soit on ne prend pas des tables juste à coté. Mais en tout cas on ne fait pas semblant d’être étonné et on ne demande pas aux clients de faire eux-même la police…