le feuilleton (3): Roland Barthes

– Et le prochain, c’est pour quand ?

       Pardon

       Ben
oui, le prochain livre. On parle d’un roman.

       Vous
devez faire erreur, vous pensez vous adresser à qui ?

 Le Libraire trouva cocasse cette façon de déstabiliser, mais ne s’avoua pas
vaincu.

       Ben
à Fabien Barthez…

        Tout deux rirent
machinalement. Et Roland reprit  son chemin. A hauteur de la gare, deux voyous le traitèrent de pédé et lui
volèrent son écharpe Burberry offerte par une étudiante iranienne.

Cela le réveilla dans son
somnambulisme. Il choisit une grande brasserie de la rue du Maine. Et
récapitula cette étrange journée. Une écharpe de perdue, un stylo cassé, des
clés. Mais ces clés n’étaient réunies que par un porte-clé commercial sans
aucune mention d’adresse. Roland réalisa alors que sa mémoire s’était envolée.
Elle était vide. Il fit quelques exercices : les départements français,
1515. La pêche était maigre. Pour autant, il se sentait serein. Comme délesté.
Il prit le premier train. Il menait au Croisic.  Le paysage raviverait sa mémoire, l’iode de la mer le
remettrait d’équerre. Il fut fasciné par les scansions du train, ses
obliques, sa façon de digérer le paysage, de snacker les villages.

Il sortit de la gare du Croisic
et fila vers la mer. L’hôtel de l’Océan était presque vide en cette saison.

-Vous voulez une chambre sur la
mer, ou sur le derrière ?

– La chambre claire, s’il vous
plait madame.

  • jules
    8 août 2010 at 21 h 02 min

    c’est quoi ce salmigondis, 1980, fabien barthez, il était né?? vous voulez être drôle?

  • Gould
    8 août 2010 at 21 h 55 min

    Mouai 🙁